L’assureur-crédit Euler Hermes prévoit une hausse des défaillances d’entreprises dans le monde de 35 % entre 2019 et 2021. Des faillites retardées par les États.
Ce fichu virus ne cesse de donner du fil à retordre aux entreprises. Face à une chute brutale de l’activité économique, les États ont – tant bien que mal –, tenté de maintenir à flots certaines d’entre elles. Des plans de soutien ont rapidement été mis en place pour sauver les meubles. Lundi, une étude d’Euler Hermes a anticipé les défaillances d’entreprises jusqu’à 2021. Avec une hausse estimée de 35 % entre 2019 et 2021, l’effet covid semble inévitable. Chiffres clés.
Entre 2019 et 2021, les défaillances d’entreprises dans le monde augmenteront de 35 %. Avec environ + 17 % en 2020, + 16 % en 2021. La faute au Sars-CoV-2. Même si les multiples organismes avaient prévu une crise – un peu moins brutale – que prévu, beaucoup d’entreprises ne pourront se relever d’un tel choc. Et disparaîtront. L’intensité des faillites serait toutefois relative aux régions du monde. L’Asie-Pacifique, origine de la pandémie, serait la première région touchée dans le temps, avant 2021. Euler Hermes table sur une hausse de 31 % des défaillances d’entreprises dans cette zone.
Les États-Unis fortement frappés, +25 % pour la France
D’après l’assureur-crédit, les entreprises françaises subiraient l’effet covid à partir du quatrième trimestre 2020, mais surtout début 2021. En deux ans, les défaillances d’entreprises souffriront d’un bond de 25 % en France. Au total, « en matière de volume, un triste record sera prochainement atteint : en 2021, plus de 64 000 défaillances d’entreprises sont attendues » sur notre sol, a estimé Euler Hermes. La France serait toutefois impactée plus tardivement que d’autres pays comme la Suède ou le Portugal, qui s’attendent à une vague de faillites plus précoce.
De l’autre côté de l’Atlantique, l’étude prédit un choc encore plus violent : « La propagation rapide du virus a accentué le recul de l’activité économique et généré une crise des liquidités pour de très nombreuses entreprises », ce qui explique une – potentielle – augmentation des défaillances d’entreprises de l’ordre de 57 % aux États-Unis. Un pays où la pandémie a particulièrement sévi.
Des faillites retardées par les États
Un décalage entre crise sanitaire et faillites d’entreprises. Oui, car les gouvernements ont mis en place des plans de soutien pour aider les entreprises à endurer le fléau covid-19. Rien qu’en France, les prêts garantis (PGE) ont eu la cote. Mi-juillet, plus de 110 milliards d’euros avaient déjà été accordés par les banques, a révélé la Fédération française bancaire (FFB). Une réactivité qui a retardé les défaillances d’entreprises. Certaines ont sans doute pu être sauvées, la crise ne représentait qu’un cap douloureux à franchir. Mais pour d’autres, une fois les mesures de soutien terminées, les entreprises s’écrouleront. La fin d’une économie sous morphine. Par ailleurs, les fermetures de tribunaux de commerce et le gel des procédures collectives ont retardé les faillites.
Ne soyons pas mauvaise langue, les mesures de soutien ont tout de même limité les dégâts. L’étude d’Euler Hermes révèle qu’en cas d’arrêt brutal des aides étatiques, les défaillances d’entreprises pourraient alors exploser de 40 à 45 % entre 2019 et 2021. Plus que ce qui est prévu donc. GW.