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La ministre du Travail Élisabeth Borne s’attend à une année record pour 2020 pour le nombre de contrats d’apprentissage signés.
Les apprenti.es passeront-ils.elles entre les mailles du filet ? Sur le front de l’emploi, le Cercle des économistes, qui s’est déroulé samedi 12 et dimanche 13 septembre à Aix-en-Provence, ne s’est pas montré tendre avec les perspectives du futur marché du travail en France : un chômage de masse. Ni plus ni moins. Raymond Soubie, président d’Alixio, s’est montré particulièrement inquiet, l’ancien conseiller de Sarkozy estime que nous nous dirigeons vers « un taux de chômage encore jamais connu en France ». Mais les apprenti.es dans l’histoire ? Alors que se tenait le salon Jeunes d’avenir, la ministre du Travail Élisabeth Borne n’a pas manqué d’optimisme vis-à-vis de l’apprentissage. Avec en ligne de mire un record pour 2020 ?
Oui, la crise laissera des traces. Oui, la crise a frappé de plein fouet nombre de secteurs en France, l’événementiel, l’hôtellerie, la restauration ou l’aéronautique. L’apprentissage, lui, a encore de longues heures devant lui. Selon Élisabeth Borne, parvenir au même nombre de contrats d’apprentissage signés en 2020 qu’en 2019 se trouve « à notre portée », malgré les turbulences économiques auxquelles nous faisons face. Et pourtant, l’année passée avait déjà des allures d’inédit : pas moins de 370 000 contrats avaient été conclus. Pourquoi ne pas faire mieux ?
Fin des quotas pour les apprenti.es aides soignant.es et infirmier.ères
Jean Castex – dont décidément la présence resurgit ces derniers jours – a déclaré vouloir « faire sauter le verrou ! » En référence aux quotas fixés par l’Agence régionale de la santé (ARS) et la région, qui précisent la quantité d’apprenti.es dans les formations d’aides soignant.es et d’infirmier.ères.
Une nouvelle qui ravira sans doute aussi le secteur privé. Dont les besoins seraient largement supérieurs à ce qui se pratique actuellement pour l’apprentissage : 600 à 800 places disponibles d’aides-soignant.es sur le plan national. Bien trop peu, il en faudrait « plusieurs dizaines de milliers », estime Sophie Boissard, dirigeante de Korian, premier groupe privé européen d’Ehpad.
Des incitations à l’embauche des apprentie.es
D’autres secteurs, pourtant loin d’être épargnés par la crise, plébiscitent les jeunes apprenti.es. Le transport ferroviaire, via notamment la SNCF, poursuit sa volonté d’embaucher toujours autant sous la forme du contrat d’apprentissage. Idem pour la RATP en Île-de-France. En parallèle, des aides à l’embauche d’un.e apprenti.e ont été mises en place pour favoriser ce type de recrutement dans les PME-TPE.
Pour tous les contrats d’apprentissage signés entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021, une entreprise qui embauche un.e apprenti.e pourra bénéficier d’une aide exceptionnelle comprise entre 5 000 et 8 000 euros. Le montant de l’aide varie en fonction de l’âge de l’apprenti.e : 5 000 euros pour un.e alternant.e de moins de 18 ans, 8 000 pour un.e alternant.e majeur.e. De quoi pousser les entreprises à ne pas délaisser le vivier de l’apprentissage, indispensable pour former les talents de demain. Attention toutefois, pour les entreprises de plus de 250 salarié.es, l’aide sera conditionnée au seuil de contrats de professionnalisation ou de contrats d’apprentissage dans leur effectif en 2021, par exemple atteindre 5 % de contrats qui favorisent l’insertion professionnelle (contrat de professionnalisation, d’apprentissage, CIFRE… ). Alors année record pour nos jeunes apprenti.es ? GW.