De toutes les insultes récemment prononcées à l’égard de notre président par la France en colère, celle qui m’a le plus interpellé est « Macron, sors de ton trou ». Non pas qu’elle soit plus violente que le « Macron défénestration » tagué sur un mur en face de chez moi un triste samedi de décembre. Mais ce qu’elle révèle de son absence et de son silence au plus fort de la crise me semble une parfaite illustration du désarroi d’un homme qui n’a jamais vraiment connu l’échec. Et n’a donc jamais « bénéficié » de ses riches enseignements.
Passé en un éclair du rôle de banquier d’affaires à succès à celui de plus jeune président jupitérien de la cinquième puissance mondiale, incontestablement brillant et courageux, vous ne m’enlèverez pas de l’idée que son monde s’est effondré de jour au lendemain sous les ors de l’élysée, sans qu’il comprenne pourquoi. Ni probablement sans qu’il n’ait rien vu venir, porté par son aura internationale et ses premières réformes que personne ne croyait possibles.
Si celui dont tout atteste qu’il croit sincèrement aux vertus de l’entrepreneuriat avait connu un vrai trou d’air avant son élection et cette inattendue marée de gilets jaunes, sans doute aurait-il plus rapidement compris qu’il fallait immédiatement reconnaître sa part de responsabilité, affronter l’adversité et partir au combat. Que l’on n’apprend jamais rien de ses succès, fussent-ils nombreux et impressionnants. Et que le meilleur moyen de rater son échec, c’est de toujours l’attribuer aux autres.
Notre chance est son évidente capacité à apprendre vite. Gageons donc qu’en bon entrepreneur, il saura réussir son « redressement » et éviter la liquidation.
C’est tout le mal que je nous souhaite !