Après l’idée et la maturation du projet de création d’entreprise, arrive la réalité des besoins et la nécessité de trouver le ou les financements. Le choix de la structure juridique n’est pas sans effet.
Plus une entreprise est jeune, plus elle se montre fragile. Taux de mortalité maximal ! Principale cause de défaillance ? Le manque de financement. Pourtant, les solutions ne manquent pas. Monter sa boîte, devenir son propre patron, chef d’entreprise, le projet en fait rêver plus d’un. Selon une récente enquête d’Opinionway, un Français sur quatre envisage de créer ou reprendre un jour une entreprise. Soit plus de 13 millions d’entrepreneurs potentiels ! Les 18-24 ans et les 25-34 ans demeurent les plus motivés (46 %). Les raisons mises en avant par les sondés vont de soi : se sentir plus autonome (46 %), donner plus de sens à sa vie (38 %), gagner plus d’argent (38 %), s’épanouir (36 %), gagner en flexibilité (24 %) et relever un challenge (23 %).
Trouver l’idée qui fait mouche
Mais financer n’est que la dernière étape d’une longue aventure. Au début était… l’idée. Au bon endroit. Au bon moment, autrement dit en cohérence avec le marché pour répondre à un besoin naissant ou existant. Mais la pérennité d’un business dépend essentiellement des moyens financiers mobilisés au départ : les sociétés lancées avec plus de 80 000 euros survivent à 80 %, contre 60 % pour celles qui démarrent avec moins de 2 000 euros (Insee). Parlant, non ? La recherche de financement se prépare avec soin et répond à des besoins précis. Avec comme maîtres-mots transparence et pédagogie. L’idée est de pouvoir expliquer dans le détail à quoi seront consacrés les fonds. « Les investisseurs ou prêteurs veulent garder la liberté de financer les projets qui leur plaisent et répondent à leurs attentes en termes de retour sur investissement », insiste une consultante en financement à l’Agence pour la création d’entreprises (APCE). Immobilier, fonds de commerce, trésorerie, innovation, dépenses de recrutement… Tout doit apparaître de façon claire dans le plan de financement.
Booster son apport personnel
La plupart des investisseurs exigent des porteurs de projet qu’ils puissent apporter une partie des fonds. Comme une preuve de leur implication. Sont considérés comme apports personnels l’argent détenu en propre par les associés, mais aussi les sommes collectées auprès des proches que les Anglo-Américains appellent la love money. Cet apport, par effet de levier, va améliorer la capacité d’emprunt de l’entreprise. Il est, de même, conseillé de solliciter des prêts d’honneur. Accordés à titre personnel au créateur de l’entreprise, ils sont considérés comme des fonds propres. L’étape cruciale et néanmoins indispensable de la recherche de financement sert in fine à conforter la vision du porteur du projet.
Comparé à son alter ego américain, anglais ou suédois, le créateur d’entreprise français semble beaucoup mieux loti sur le plan des aides et des subventions destinées aux initiatives entrepreneuriales. Répartis sur tout l’hexagone, pourtant, les dispositifs sont légion et ciblent tous les types de sociétés. Une jeune diplômée de l’Essec en a bénéficié lors du lancement de sa marque de lingerie en 2003 : « J’avais besoin de liquidités pour lancer ma première collection, mais aussi de réserves pour pouvoir vivre pendant la période de lancement. J’ai obtenu un prêt d’honneur de 30 000 euros et profité du versement de mes allocations-chômage pendant plus d’un an », aime-t-elle rappeler. Un cas « classique ». Aujourd’hui, la majorité des entrepreneurs consolident le financement de leur projet en s’appuyant sur des montages qui combinent prêt à taux zéro, garantie bancaire et subventions. En choisissant le chemin de l’entreprenariat, les chômeurs peuvent obtenir facilement l’Accre (Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise), un dispositif d’exonération partielle des charges sociales pendant un an.
Ne jamais perdre de vue son projet
Principaux distributeurs des soutiens financiers, les pouvoirs publics ont ainsi fait en sorte qu’aucun créateur ne soit mis de côté. Au point, parfois, de déstabiliser les nouveaux entrepreneurs parfois désarçonnés. Meilleure solution pour s’y retrouver : se rapprocher d’un réseau d’accompagnement à la création d’entreprise. Ces structures, implantées localement, connaissent parfaitement l’ensemble des dispositifs et dirigent les porteurs de projet vers les aides les mieux adaptées à leur cas précis. Au-delà des soutiens traditionnels, comme les prêts d’honneur ou le Nacre (Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise), ils sauront dénicher une subvention régionale moins connue qui pourra se révéler tout à fait précieuse. Un créateur astucieux va ainsi cumuler facilement une dizaine de dispositifs. Autant d’opérations chronophages qui ne doivent surtout pas lui faire perdre de vue son objectif de départ : se concentrer sur son projet.
Jonathan Nahmany