Quand la finance s’intéresse à la mode durable

Si les résultats de Zara (groupe Inditex), H&M et autres Gap continent de grimper, ces groupes sont aujourd’hui confrontés à une tendance lourde chez les consommateurs, qui pourrait peser sur leur avenir : la mode durable. Avec la « mode rapide », les dépenses liées aux vêtements se sont banalisées. Selon les statistiques, les dépenses moyennes des ménages pour les vêtements et les chaussures au Royaume-Uni représentent 4,2 % des dépenses hebdomadaires (en moyenne 24,30 £ par semaine), rappelle Nick Clay, gérant Actions Internationales de Newton Investment Management (BNY Mellon IM) dans une étude récente. Il souligne que l’industrie de l’habillement était autrefois une industrie sur mesure, or aujourd’hui les entreprises se sont développées en se concentrant sur la distribution rapide d’articles à moindre coût. « Cependant, à mesure que les consommateurs commencent à exiger un nouveau modèle durable pour les marques qu’ils affectionnent, un changement de paradigme semble à portée de main au sein de l’industrie », prévient le gérant. Selon lui, compte tenu des préoccupations environnementales croissantes, il est probable que le marché sera contraint d’évoluer. « Ces changements pourraient découler des habitudes de consommateurs (les particuliers votent avec leur porte-monnaie !) ou des décideurs politiques, par exemple lorsque le gouvernement britannique propose des frais d’un centime par vêtement fabriqué », précise Nick Clay. Dans cette perspective, les multinationales ont tout intérêt à réaliser au plus tôt la transition vers un avenir plus durable. À cet égard, le gérant constate aujourd’hui que les spécialistes de la mode rapide modifient leur façon de promouvoir la mode durable. Les marques s’ouvrent au recyclage en magasin, se tournent vers des sources d’approvisionnement durables et envisagent l’utilisation d’énergies renouvelables pour la production. Avec la croissance des investissements dans l’univers de l’ESG, certaines entreprises commencent à montrer l’exemple. « Les perceptions de la mode rapide et du comportement des consommateurs vont sans doute évoluer rapidement : elles suivront potentiellement la même trajectoire tracée par la prise de conscience du problème de la pollution plastique dans le monde », conclut Nick Clay.

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