Une étude Cadréo réalisée en 2017 indique, que pendant les 62 réunions mensuelles tenues en moyenne en France , dans nos organisations, 75 % des participants déclarent y perdre leur temps. Le constat est le même depuis des années et pourtant, rien ne change. On s’ennuie ferme en réunion. Que faire ? Plonger le nez dans nos smartphones, évidemment. Nous en connaissons tous les inconvénients : perte d’empathie, baisse de la qualité de décision, incapacité à être présent, frustration, manque de respect ou perte de temps. Nous sommes tous d’accord pour que la situation change et pourtant rien ne change…Ou est l’erreur ?
La réponse nous est apportée par Tristan Harris. En 2011, cet entrepreneur américain vend sa start-up à Google. Il y reste trois ans et collabore sur des projets phares tels que Gmail. Au terme de cette courte expérience, il constate que : « Jamais dans l’histoire, cinquante hommes blancs âgés de 25 à 35 ans, basés à San Francisco, travaillant dans trois entreprises (Google, Apple et Facebook) n’ont eu un tel pouvoir de manipulation sur la capacité d’attention de deux milliards de personnes ». En 2013, il constate que Google s’intéresse de moins en moins à ce que la technologie peut apporter aux internautes et à la façon dont elle peut améliorer la société. L’objectif est plutôt de capter l’attention des utilisateurs et d’en tirer profit. Bref, de faire un hold-up sur nos esprits. En 2013, il publie un manifeste de 144 slides, « A call to minimize distraction, respect and user ‘s attention ». Cette présentation dénonce les techniques de manipulation des GAFA pour capter notre attention.
Le constat est sombre et, nous n’avons aucune chance d’éradiquer totalement cette manipulation des géants du Web. Ils sont plus malins que nous et possèdent des moyens financiers sans limites. Il est possible de résister mais peu d’entre nous arriveront à se rebeller.
Comment éviter cette manipulation ? En manipulant les GAFA.
Pour gagner face à eux, nous devons utiliser leurs armes. A savoir, influencer notre auditoire.
Quatre bonnes pratiques possibles :
• Faisons plus court. Réduisons la durée de nos réunions pour diminuer l’envie d’utiliser nos smartphones. Essayons les réunions de 48 minutes à la place de meetings d’une heure.
• Créons des règles éphémères c’est à dire autorisons-les à certains moments et interdisons-les à d’autres. Google a bien compris l’importance de la déconnection dans ses meetings. Lorsqu’un ordre du jour est adressé aux participants, il précise si les appareils électroniques sont autorisés ou pas.
• Faisons faire des exercices qui occupent le corps et les mains. Si toutes les 15 minutes, nous nous levons pour coller des post-it au mur, dessinons ou travaillons en binôme sur des formats courts (5 minutes) avec une restitution dans la foulée, le risque de perte d’attention diminue.
• Mettons du jeu pour inciter à faire mieux. Lors d’un séminaire au vert, les participants avaient du mal à revenir en salle de réunion en temps et en heure. Chaque retardataire devait réaliser 10 pompes avant de s’asseoir. Et faire des pompes avec un smartphone, c’est super compliqué. Je ne vous conseille pas d’essayer…