Trading : il faut l’oser !

Réaliser des opérations de change, acquérir des actions ou des obligations, négocier de l’or directement en ligne… Autant d’opérations aujourd’hui possibles en quelques clics par vous (surtout) et moi. Mais comment passer au trading en minimisant les risques ? Conseils…

On a tous caressé l’idée de jouer les traders et de récolter une pluie de billets en quelques instants. Toute une littérature du reste vous le promet. Des éditeurs vendent cher la promesse de vous faire riche (et la question invariablement est : « Mais pourquoi n’appliquez-vous pas vos méthodes… ? »). D’autant plus que, techniquement, c’est jouable, au sens loterie du terme. Mais aléa ou pas, oui, tout un chacun pourrait « jouer » sur le marché des devises, par exemple. Parfaitement accessible, et facilement, en ligne. Une entreprise comme un particulier ont les moyens d’investir directement. Les avantages ont de quoi se révéler réels : acquisition rapide de devises, taux avantageux pour l’import ou l’export, absence de frais de change ou commission…

Vos banques jouent pour vous

Se porter sur un tel marché n’a rien de douteux. Les principaux établissements financiers ont déployé des offres. Par exemple, CA CIB propose CA change en ligne. « L’évolution des cours au comptant et des cours à terme, les taux de placement et d’emprunt des principales devises, les analyses du marché faites par des spécialistes de la salle des marchés du Crédit Agricole, les titres des news Reuter… permettent de traiter en direct vos transactions sur abonnement en toute sécurité et confidentialité grâce à un certificat électronique. Change au comptant, change à terme, flexigain… » sont au programme, affirme la banque. Des acteurs comme Saxo Bank sont totalement spécialisés dans les opérations en ligne : SaxoTraderGO « permet d’investir sur plus de 30 000 instruments et vous donne accès à un large éventail d’outils et de services de gestion des risques qui vous aident à exécuter vos opérations plus rapidement et intuitivement, sur PC, tablette ou smartphone », promet l’enseigne.

Des activités risquées

Et il vaut mieux passer par un établissement agréé avant d’aller sur ce marché non réglementé, prévient l’Autorité des marchés financiers – AMF. « Non seulement il est difficile, voire impossible, de gagner de l’argent en se risquant sur des sites de trading dûment autorisés, mais en plus de véritables escrocs se font passer pour des professionnels agréés », met en garde à juste titre le gendarme des marchés.

En cas d’argent détourné, les recours sont très limités en raison de la localisation, souvent à l’étranger, de ces prestataires illégaux. « La majorité des particuliers qui se sont aventurés sur le Forex et les options binaires ont perdu de l’argent et d’autres ont été escroqués », insiste l’AMF. Du reste, depuis le 2 juillet 2018, la commercialisation d’options binaires à des particuliers est interdite en France et en Europe.

Petit décryptage : le Forex est l’un des marchés financiers sur lequel s’échangent les monnaies étrangères 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Leurs variations sont difficiles à anticiper. C’est pourquoi même les professionnels y opèrent avec la plus grande prudence. Et les options binaires sont des « instruments » de trading qui génèrent un gain – ou la perte totale ! – connu à l’avance de la somme investie. Le gain ou la perte résulte de la réalisation ou non d’une condition, par exemple la hausse ou la baisse du cours de l’euro face au dollar dans les 15 minutes qui suivent l’achat de l’option. Bonjour les émotions…

Des précautions à prendre

Il est donc préférable de vérifier les acteurs, y compris ceux qui proposent des intelligences artificielles ou autres logiciels technologiques. Les courtiers, les plates-formes de crowdfunding, les conseillers en investissements… sont obligatoirement enregistrés selon leurs activités soit à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ou auprès de l’AMF. Les prestataires étrangers qui exercent en France le sont également. Les entreprises européennes intermédiaires exerçant au sein de l’UE sont nécessairement inscrites auprès d’un régulateur. L’AMF et l’ACPR publient la liste noire des opérateurs interdits d’exercice.
Il est également conseillé de lire les mentions légales et les conditions de confidentialité pour vérifier via Internet la réalité de l’entreprise ou encore la qualité des conditions d’exercice des transactions.

Formations et simulations

Les acteurs sérieux proposent des formations aux outils et aux mécanismes des multiples produits financiers. Par exemple, le courtier IG propose depuis douze ans des formations en ligne, à Paris, dans ses locaux, mais aussi partout en France à l’occasion de roadshows tout au long de l’année.

Il est souvent possible de s’initier aux outils, à l’analyse d’informations et de données, et de simuler des opérations avec de la monnaie virtuelle. « Saxo Banque met à votre disposition un compte en simulation gratuit pendant 20 jours sur ses plates-formes avec 100 000 euros virtuels pour vous permettre de vous exercer. Vous pourrez ainsi tester des stratégies de marché et vous familiariser avec ses plates-formes avant de commencer à investir en réel », explique l’établissement. Du très bon travail ! Même s’il existe une multitude d’outils et d’opérateurs qui vous facilitent les opérations et vous encadrent pour finir par bénéficier d’avantages, il convient d’élaborer votre stratégie de placements.

À partir de laquelle vous exercerez votre capacité d’analyse des données et des informations avant d’engager des fonds. Et cette capacité devra, à terme, se montrer solide. Les risques liés aux marchés (taux, matières premières…), les risques opérationnels (RH, SI, réputation, finance…), les risques géopolitiques, stratégiques ou climatiques… sont à étudier avant de passer à l’action ! Gains réels importants, oui, mais à la hauteur des risques que vous prendrez de toute façon.

Patrice Remeur

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