Depuis le 1er octobre, il est possible d’ouvrir un PER et d’y transférer l’épargne de son Perp, Madelin et même de son assurance-vie. Ce produit issu de la loi Pacte est-il vraiment aussi révolutionnaire qu’espéré ? Éric Le Baron, directeur général de SwissLife Assurance et Patrimoine et directeur de la distribution, estime en tout cas que ce PER individuel est novateur : « La loi Pacte offre des éléments qui n’existaient pas avant. Le plus singulier est sans aucun doute la sortie en capital. » Jusqu’alors, les produits de l’épargne retraite ne proposaient qu’une sortie en rente, ce qui constituait un véritable frein à leur développement. « Un salarié âgé de 40 ans éprouvait des difficultés à se projeter dans 25 ans et à s’engager dans un produit tunnel », analyse Éric Le Baron. Le deuxième avantage du PER est sa plus grande souplesse. « L’épargnant alimente son contrat en toute liberté : épargne salariale, transfert d’un ancien contrat ou encore versements volontaires. » Troisième atout qui n’existait pas auparavant, l’épargnant peut débloquer une épargne déjà constituée, de manière anticipée, sous certaines conditions : pallier un accident de la vie ou acheter une première résidence.
Fort de ces atouts, le PER connaîtra-t-il le succès et qui en tirera parti ? S’il est trop pour répondre à la première question, le gouvernement entend faire passer les encours de l’épargne-retraite d’environ 230 milliards d’euros, contre 1 700 milliards pour l’assurance vie, à 300 milliards en 2022, ce qui implique de tripler la collecte d’ici là. Pour remporter la mise, Aviva, Generali, Crédit Mutuel, AXA, Groupama, BNP Paribas et Swiss Life ont d’ores et déjà lancé leur PER, mais beaucoup d’établissements ne seront pas prêts avant 2020. « Je pense que les premiers arrivés ont de fortes chances d’être les premiers servis », indique Éric Le Baron. Il est persuadé que les spécialistes de l’épargne retraite, dont Swiss Life fait partie, devraient tirer leur épingle du jeu grâce à leurs réseaux de distribution spécialisés et à leurs connaissances fines des besoins des futurs retraités, et notamment des professions libérales, dirigeants de TPE et PME.