Les économistes sont unanimes, le coronavirus produira un impact significatif sur la croissance en Chine. Dans une étude publiée le 18 février, Groupama AM indiquait que les mesures drastiques de fermetures d’usines en Chine représentaient près de 95 % du PIB, ce qui pèsera fortement sur l’activité industrielle du premier trimestre. Pour Christophe Morel, chef économiste chez Groupama AM, et Thuy Van Pham, économiste chez Groupama AM, le coût sur la croissance chinoise dépendra de la durée de l’épidémie. Les professionnels envisagent deux scénarios. Le premier est optimiste : l’épidémie est maîtrisée d’ici à la fin mars et la croissance annuelle s’établit finalement à 5,6 %, contre 6 % attendus auparavant. Le deuxième est plus pessimiste : l’épidémie se poursuit au deuxième trimestre et la croissance tombe à 5 %. Dans les deux cas, préviennent Christophe Morel et Thuy Van Pham, l’épidémie affectera le reste du monde via le commerce mondial alors que la Chine représente près de 20 % du PIB mondial. « À titre d’exemple, dans le cas où le coronavirus est maîtrisé d’ici à la fin mars, nous estimons que la crise coûtera environ 0,2 % de croissance américaine en raison de la baisse de la demande chinoise pour les produits américains, que ce soit des biens ou des services notamment liés au tourisme. » Pour autant, les économistes rappellent que les marchés peuvent compter sur les banques centrales pour soutenir l’économie. Pour Christophe Morel et Thuy Van Pham, « l’épidémie n’est pas un choc permanent ou structurel comme l’est la guerre commerciale. Ce choc sera de nature transitoire ». Pas de quoi se réjouir, précisent les deux économistes : « Plus fondamentalement, l’économie mondiale est confrontée à deux vulnérabilités qui vont de plus en plus peser sur la croissance. D’une part, les entreprises sont globalement fragilisées par une profitabilité dégradée et un endettement élevé. D’autre part, la forte hausse des actifs financiers et immobiliers accentue l’instabilité financière et la vulnérabilité conjoncturelle via l’effet richesse. » Le coronavirus n’est finalement qu’un facteur supplémentaire parmi d’autres à leur scénario d’effritement progressif de la croissance mondiale…

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