Par l’éditeur de La griffe santé, Jacques Draussin.
On ne sait pas encore si le confinement dont nous attaquons la troisième semaine avec abnégation suffira à raboter cette fameuse crête épidémique toujours pas atteinte, mais on sait quand même quels effets aura déjà produits le prolongement de notre réclusion sanitaire.
En réalité, rien de très réjouissant. Entre la flambée des violences intrafamiliales dont la contagiosité semble comparable dans son ampleur à celle du virus et celle, souvent parallèle, de la consommation excessive d’alcool, il y a l’effet prévisible de la sédentarité obligatoire : la prise de poids.
Combien de nouveaux obèses prédiabétiques sortiront pas très sains mais provisoirement saufs de l’épisode covid-19 ? Le précieux conseil du PNNS, #MangezBougez, s’est effacé devant l’impérieux ukase #RestezChezVous.
À 135 euros la prune initiale pour sortie sans attestation de déplacement dérogatoire ou pour jogging abusif, beaucoup confondent l’injonction à ne pas mettre le nez dehors avec une condamnation à prendre du gras, et peu nombreux sont ceux/celles qui, outre le sport en chambre, se résolvent à la gym de salon pour échapper à la contagion lipidique.
Comme tout n’est pas totalement sombre, nous avons réussi à dénicher une étude, réalisée par une équipe de chercheurs genevois, que vient de publier la revue Health Psychology [le journalisme d’investigation n’est pas mort]. Que nous apprennent ses résultats salvateurs ? Que pour vieillir en forme, préserver une activité cérébrale régulière serait plus bénéfique que pratiquer une activité physique.
Une étude à la méthodologie incontestée, réalisée sur 105 206 personnes âgées de 50 à 90 ans dans 25 pays. Autrement plus convaincante que celle du Pr Raoult sur l’hydroxychloroquine, non ?
Jacques Draussin
Journaliste spécialiste santé