« J’aime ma boîte », devraient bien sûr dire les membres du personnel, les intérimaires et aujourd’hui les travailleurs « indépendants » employés par la boîte. Mais pourquoi pas aussi les équipes sportives ou les associations liées à l’entreprise ?
Désormais, seuls les talents, y compris féminins, en particulier les jeunes, pourront assurer le succès des entreprises. Celles qui privilégient l’intelligence collective les attireront.
Aujourd’hui, il n’existe plus de longues carrières dans les entreprises. Les dirigeants devront donc rester très attentifs à ce que les départs se déroulent bien. Ainsi, ceux et celles qui quittent leur entreprise continueront à dire qu’ils/elles aimaient leur boîte.
Les syndicats défendent les salarié/es, mais ils ne peuvent pas accomplir une tâche sans aimer la boîte. Le bien-être des salarié/es, relatif à leur rémunération et aux conditions de travail, dépendent largement de la réussite de l’entreprise, voire, en cas de sinistre, de la survie de l’entreprise. Les syndicalistes, eux-mêmes salariés, ne peuvent se limiter à une vision théorique et abstraite de lutte des classes. Leur mission sera appréciée et réussie si, et seulement si, ils/elles sont perçu/es par les autres salarié/es comme des personnes qui aiment leur boîte, en acceptant, par exemple, des sacrifices provisoires pour la sauver.
Les attitudes et les décisions des dirigeant/es, dont celles des administrateurs, permettent de juger s’ils aiment, ou non, leur boîte. La confiance* qu’ils/elles sauront donner à leurs collaborateurs/trices conditionnera pour ces derniers la prise de risque, l’innovation, l’initiative et donc la performance collective et individuelle.
Enfin, pour bénéficier de ressources aux moments cruciaux, l’entreprise doit rendre les actionnaires individuels ou les fonds d’investissement amoureux d’elle.
Certes, ce peut être un amour « financier », soutenu par la distribution de dividendes et la réalisation de plus-values. Mais aujourd’hui, cet attachement peut également être guidé par des considérations éthiques telles que la réduction de l’empreinte carbone, la non-destruction des forêts ou le refus du travail des enfants.
En conclusion, il y a obligation de cohérence entre les valeurs des amoureux de la boîte avec celles affichées, pratiquées par l’entreprise. Ces dernières découlent de « la raison d’être » de l’entreprise : ce concept est désormais inscrit dans la Loi Pacte. L’article 1835 prévoit que « les statuts [de l’entreprise] peuvent préciser une raison d’être, constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité ».
Les entreprises y travaillent et seront ainsi amenées à définir et faire connaître leurs valeurs. Qui peuvent être très variées. Deux exemples : dans une société travaillant pour la défense du territoire, « le patriotisme » sera une valeur, pour une société de développement de médicaments, la valeur sera « l’amélioration de la santé des hommes et des femmes ». Les acteurs cités ci-dessus ne pourront aimer leur boîte que s’ils/elles sont personnellement attaché/es au respect des mêmes valeurs spécifiques de ces sociétés.
En pratiquant l’intelligence collective* avec toutes les parties prenantes, les dirigeant/es pourront élaborer cette « raison d’être ».
* L’article du livre La confiance et le sens pour un engagement meilleur et durable, www.ethic.fr.