Tenir, bien sûr, c’est le lot d’une partie de l’humanité qui s’aperçoit qu’elle n’est qu’un David face à un Goliath pourtant microscopique, le virus, responsable potentiel de la grippette insignifiante jusqu’aux hécatombes. Tenir, c’est l’obsession de millions d’indépendants, TPE, PME voire ETI confrontés à la rupture brutale de leurs marchés. Et réfléchir aussi. Car si les potentats, les Trump, les Bolsonaro et une tripatouillée de crétins investis de pouvoir ne veulent qu’une chose, le retour du business as usual, du comme c’était avant, ils se trompent lourdement, condamnent à mort les peuples qui les subissent (et indirectement le continent africain) et entretiennent le réservoir de coronavirus quitte à nous valoir des retours après déconfinement. L’une des dernières interventions d’Emmanuel Macron a pris le contre-pied de ces politiques suicidaires, preuve qu’il réfléchit : après avoir exhorté nos forces vives à « retrouver la force morale de produire en France », il a ajouté « et nous continuerons le jour d’après » (31 mars). Nous changeons de modèle. Toutes les tendances en germe – l’entreprise investie d’une responsabilité sociale et économique (RSE), les modèles du (télé)travail, le collectif, le refus de l’hyperconsommation… – sortiront exacerbées du tsunami, nouveaux modèles économiques à l’appui (lire p. 22). Tenir et réfléchir sont aussi nos deux mots d’ordre à bord d’ÉcoRéseau Business, creuset des tendances, des ruptures et des nouvelles façons d’entreprendre. Primo, nous avons « tenu » à ne pas lever le camp et paraître, quoi qu’il en coûte. Secundo, nous avons ajouté à notre production une présence en ligne quotidienne d’infos essentielles et de clins d’œil décalés via notre site (ecoreseau.fr), dont une lettre devenue elle aussi quotidienne reprend une partie des contenus – abonnez-vous donc gratuitement, www.ecoreseau.fr/la-newsletter/ avant de vous abonner au mensuel, marque de soutien et (petit) investissement utile. Tenir et réfléchir, c’est un peu le leitmotiv de ceux et celles qui entreprennent. D’ici là, prenons soin de nous et des autres, tout en prenant le temps que nous n’avions plus… Bienvenue dans le monde du jour d’après.
Olivier Magnan, rédacteur en chef Jean-Baptiste Leprince, fondateur
& directeur de la publication