Que faire de son épargne après le krach ?

Le coronavirus a plongé les investisseurs en terres inconnues. Amorcée le 21 février, la chute des marchés s’est accélérée en mars jusqu’à atteindre l’inimaginable jeudi 12 mars. Le CAC 40 a dégringolé de plus de 12 %, la plus forte baisse de son histoire, et Wall Street a connu le même jour sa pire séance depuis le krach de 1987. Les trois indices de référence sont entrés en marché baissier (« bear market »), soit une baisse supérieure à 20 % depuis leurs récents plus hauts. Vendredi 13 mars à la clôture des Bourses européennes, le CAC 40 accusait un repli de 30 % depuis le début de l’année, autant dire que les gains enregistrés lors de l’exceptionnelle cuvée 2019 sont partis en fumée. Pour autant, les épargnants français semblent avoir plutôt bien accusé ce coup de tabac. « Nous avons eu peu d’appels de nos clients inquiets de la situation », assure Thibault Roy, associé-gérant chez K&P Finance. Comme d’autres sociétés en gestion de patrimoine, son cabinet a envoyé un mail à ses clients pour expliquer la situation. L’associé-gérant souligne ne s’être jamais départi d’une certaine prudence, avec des allocations d’actifs toujours en adéquation avec le profil de risque des clients, dont certains avec un matelas conséquent en fonds en euros. Grégory Lecler, gérant fondateur du cabinet Prudentia, n’a pas non plus constaté de panique chez sa clientèle, en grande partie constituée de professionnels de la santé. « Peut-être est-ce une nouvelle encourageante, signe qu’ils misent sur une fin rapide de la pandémie », observe Grégory Lecler. Après ce krach, quelle stratégie adopter ? « Je ne lis pas sur une boule de cristal, mais l’on peut espérer que l’essentiel de la baisse est passé, avec pourtant le risque d’un nouveau repli à court terme avant une reprise », indique Thibault Roy. Un point de vue partagé par Grégory Lecler : « Le marché connaîtra sans doute des hausses et des baisses avec une volatilité qui va rester forte. Mais le point bas, on le connaîtra après. On pourrait perdre encore 20 % sur les niveaux actuels dans un scénario très noir. » Cependant, pas question d’abandonner les actions, assurent les deux experts. « Aujourd’hui, un investisseur rationnel doit acheter pour profiter de soldes et ne surtout pas vendre », précise Grégory Lecler, qui recommande de s’y prendre à plusieurs fois pour moyenner ses lignes d’actions à la baisse en cas de nouveau repli. « La période actuelle est propice pour garnir son PEA ou allouer une partie de son fonds en euros en unités de compte. Sur 6 à 8 ans, il est fort probable que le parti soit gagnant. Les investisseurs qui ont acheté en mars 2009, au plus bas de la crise financière ont réalisé de bonnes affaires. »

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