Une période révélatrice des ego.
Demain c’est vendredi. Les turbots sont au turbin et le temps est à la badinerie. Donc, je me questionne sur ce qui différencie le con moderne du con passé. Question stupide, mais qui nous implique tous et tous les jours.
Je détecte au moins trois différences notables. La première tient au surdimensionnement de l’ego, chacun étant acteur, émetteur, expert, blogueur, penseur ou grande gueule grâce aux réseaux sociaux. Puis s’impose la « machine à douter » avec les sentiments d’hostilité et de menace, l’obsession qu’on nous ment tout le temps et vive la théorie du complot. Enfin, et plus que par le passé, les droits semblent dominer les devoirs. Le con moderne est toujours empêché de vivre par les autres mais lui ne nuit jamais.
Quelques exemples mais les vôtres sont les bienvenus :
• Rouler sur le trottoir à vélo quand deux pistes cyclables sont disponibles en face.
• Brûler les feux rouges parce que « putain on a déjà à se taper ce confinement ».
• Se pavaner sur le Canal Saint Martin car on « n’a pas à payer pour un virus qui touche les vieux ».
• Écrire « tristes confinements » dans la maison familiale de Noirmoutier en hommage à Claude Levi-Strauss*.
• Croire que si le 93 est n° 1 en termes de mortalité, c’est que « la violence y est partout ».
Mais il y a mieux !
Bonne semaine.
Marc Drillech, professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
* NDLR : notre chroniqueur fait bien sûr allusion aux Tristes tropiques dudit auteur, tout le monde n’est pas un familier de l’anthropologue/ethnologue.