L’Insee dresse le portrait des salarié.es du privé les plus riches en 2017.
Toujours plus haut. D’après une récente étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en 2017, 1 % des salarié.es du secteur privé – soit 163 000 – perçoivent un salaire mensuel net en équivalent temps plein au moins égal à 8 680 euros. Dans un contexte de crise sanitaire et économique, ce rapport de l’Insee interroge sur les inégalités criantes du pays. Portrait des salarié.es du privé les plus riches de France.
Des salaires d’au moins 7,5 fois le Smic
L’Insee dévoile qu’en 2017, le centile le plus haut dans l’échelle des salaires du privé gagne au moins 8 680 euros nets par mois en équivalent temps plein. Soit 7,5 fois le Smic. Ou 4,5 fois le salaire médian, estimé à environ 1 850 euros. Mille d’entre eux.elles bénéficient d’un salaire qui dépasse les 89 000 euros nets par mois. La disparité se révèle colossale au sein même de cette « élite économique ». C’est comme trier les grains de caviar. Les 100 plus riches encaissent plus de 280 000 euros nets par mois. Indécent ou mérité ? L’un n’empêche pas l’autre.
En outre, ce 1 % de salarié.es les plus riches voient leur part dans la masse salariale totale augmenter depuis vingt ans. Si leur part représentait 7 % de la masse salariale en 1997, c’est un point de moins par rapport à 2017 (8 %). Les hautes rémunérations à l’intérieur même de ce top 1 % expliquent en partie cette évolution.
Les professions liées à la direction surreprésentées
Diriger son entreprise s’avère payant. Parmi le 1 % de salarié.es les mieux rémunéré.es en 2017, un quart d’entre eux.elles assurent une fonction de direction comme président.es, directeur.trices, gérant.es, ou une responsabilité de cadres d’état-major. Pour rappel, en France, cette catégorie de salarié.es ne représente que 2 % de l’ensemble du privé. La dictature de la minorité.
Arrivent ensuite les cadres à hautes responsabilités ou expertises (hors banques) – comprenez par exemple cadres commerciaux, administratifs, financiers et j’en passe –, puis les cadres des organismes bancaires et des marchés financiers, constitué.es notamment des traders et des gérant.es de portefeuille. Enfin, les sportif.ives professionnel.les, pourtant très minoritaires parmi l’ensemble des salarié.es du privé, représentent 11 % des 1 000 salarié.es du privé les mieux rémunéré.es en 2017.
Les hommes qui travaillent en Île-de-France privilégiés
Dis-moi où tu vis, je te dirai combien tu gagnes. Sans surprise, les salarié.es du privé qui exercent leur profession dans la région Île-de-France sont surreprésenté.es. La moitié des travailleur.ses du top 1 % exercent soit à Paris, soit dans les Hauts-de-Seine, là où se trouvent la plupart des sièges sociaux des grandes entreprises. Dans ce sens, parmi les 1 000 salarié.es du privé les mieux rémunéré.es en 2017, les trois-quarts d’entre eux.elles travaillent à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. Sinon, les électrons libres de ce top 1 % perçoivent leur salaire dans les grandes métropoles françaises comme Lyon, Marseille ou bien Lille. L’âge s’avère aussi un critère essentiel dans la mesure où les salarié.es de plus de 50 ans représentent 60 % des 1 000 salarié.es du privé les mieux payé.es en 2017.
Plafond de verre
Plus le salaire s’élève, moins les femmes sont présentes. Elles représentent seulement un cinquième du 1 % de salarié.es du privé les plus riches en France en 2017, et même pas 10 % des 1 000 salarié.es les mieux rémunéré.es. Et ce n’est pas Lisa Su, la PDG la mieux payée au monde, à la tête d’Advanced Micro Devices (AMD) depuis 2014, qui rétablira l’équilibre : elle a perçu 58,5 millions de dollars en 2019.
Bref, résumé de l’histoire, dans le monde contemporain, mieux vaut être un homme, mieux vaut être âgé, mieux vaut travailler en Île-de-France, mieux vaut diriger son entreprise. Et si c’est tout ça à la fois, c’est le jackpot. GW