Pour la première fois, le renouvelable devance le fossile

Au premier semestre 2020 dans l’UE des Vingt-Sept, les énergies renouvelables ont produit plus d’électricité que les combustibles fossiles.

Le renouvelable prend l’ascendant. Dans une étude publiée mercredi par le centre de réflexion Ember, l’énergie renouvelable a généré plus d’électricité que les combustibles fossiles durant le premier semestre 2020 en Europe. Une première. Grâce notamment au tandem solaire-éolien en plein essor. Malgré tout, on note des divergences au sein même de l’Union européenne. Quelques chiffres.

Le « plafond de vert » se briserait-il ? Pour la première fois en Europe, au premier semestre 2020, l’énergie renouvelable a généré 40 % d’électricité, soit environ six points de plus que l’électricité produite par les combustibles fossiles (34 %). Ainsi, les énergies renouvelables ont vu croître leur production de 11 % par rapport au premier semestre 2019. Une hausse expliquée notamment par le boom de l’éolien et du solaire. À eux deux, ils représentent un peu plus d’un cinquième de l’électricité produite en Europe. Jusqu’à 64 % au Danemark.

Le charbon a du plomb dans l’aile
L’une des principales énergies impactées par la percée des énergies renouvelables, le charbon. C’est en tout cas ce que révèle Ember, spécialiste de la transition énergétique, qui souligne une chute brutale de 32 % du fossile dans l’UE. Qui s’explique aussi par une demande moins forte d’électricité due à la pandémie covid-19. Ce n’est pas l’Allemagne, engagée dans la disparition à terme de ses centrales à charbon, qui dira le contraire : – 32 % de recours au charbon sur le premier semestre 2020. Avec en filigrane, l’exploit d’avoir été détrônée par la Pologne, premier producteur de la roche sédimentaire. Triste record pour les Polonais.es qui produisent et consomment désormais autant de charbon que 25 pays de l’UE réunis.

Idem pour la Tchéquie qui n’a jamais réellement affiché une volonté profonde de basculer dans un mode de production renouvelable. Un constat que regrette Dave Jones, analyste en électricité chez Ember : « Pour des pays comme la Pologne et la Tchéquie, il existe désormais une issue claire, s’ils la choisissent. ».

Vers la bonne voie… mais encore loin des objectifs
S’il faut certes se rassurer de cette première historique, du chemin reste à parcourir. Bien entendu, nous nous dirigeons vers une électricité produite – et ce de plus en plus –, via les énergies renouvelables. Comme en témoignent l’Autriche, pays dans lequel la production de charbon a été divisée par plus de la moitié (54 %), en raison notamment de la fermeture de la dernière centrale au charbon en mars, ou la Suède, qui a œuvré pour le même scénario : condamner son ultime centrale au charbon. « C’est un progrès rapide depuis neuf ans à peine, lorsque les combustibles fossiles généraient deux fois plus que les énergies renouvelables », a souligné Dave Jones.

Toutefois, difficile de se reposer à l’ombre de ses lauriers. Surtout si l’on souhaite parvenir à l’objectif de réduction des émissions de carbone à hauteur de 55 % d’ici à 2030. Pour ce faire, les installations éoliennes et solaires devront doubler, voire tripler dans les années à venir, en comparaison à la décennie précédente. Des pâles sur le pylône ! GW

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