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En août, l’indice du climat des affaires a de nouveau augmenté, calcule l’Insee.
Malgré la tempête Sars-CoV-2, nos chef.fes d’entreprise tiennent la vague. Équipé.es, certes, de nombreuses bouées de sauvetage : prêts garantis par l’État (PGE), chômage partiel ou encore baisse des impôts de production. Pour cette raison ou par tempérament, le moral des patron.nes continue de progresser. À en croire une étude de l’Insee publiée la semaine dernière, l’indice du climat des affaires aurait bondi de sept points en août par rapport au mois précédent. Un optimisme de volonté qui cache sans doute quelques failles.
La confirmation de la baisse des impôts de production – longtemps annoncée et désormais officielle –, à hauteur de dix milliards d’euros dès 2021 remonte encore un peu plus le moral des patron.nes français.es. Mais pour ces dirigeant.es d’entreprise, le bout du tunnel a – globalement – pris fin le 11 mai. Jour de déconfinement, voire jour de fête nationale ? Plus technique, l’Insee, lui, parle de l’indice du climat des affaires. Entre juillet et août, il aurait bondi de sept points pour atteindre le score de 91. Bien loin le mois d’avril – véritable creux historique – quand l’indice du climat des affaires plafonnait à 53,4 points. Abyssalement faible.
Tous les secteurs concernés
Un coup de punch qui s’inscrit dans une certaine continuité : depuis quatre mois, l’indice du climat des affaires augmente chaque mois, « ce qui traduit d’abord un rebond mécanique de l’activité après le confinement », estime Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Bien entendu, le moral des chef.fes d’entreprise n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant crise. Qui tutoyait à l’époque les 105 points. Mais il se trouve sur la bonne pente.
De l’industrie aux services, en passant par le bâtiment, cette hausse de moral s’illustre dans tous les secteurs. Un son de cloche semblable à celui observé lors de la REF (Renaissance des entreprises de France), événement organisé par le Medef dans l’enceinte de l’hippodrome de Longchamp. Confiance en l’avenir et optimisme auront été les maîtres-mots de ce rendez-vous annuel, orchestré – entre autres –, par Geoffroy Roux de Bézieux. Les patron.nes regardent droit devant, les perspectives du rebond prennent le pas sur l’angoisse d’une nouvelle spirale négative.
Et pourtant…
La crise laissera des traces. Et notamment du côté des investissements. Dans l’industrie française, on s’attend à une réduction des dépenses d’investissement de l’ordre de 11 % en 2020, en comparaison avec l’année passée. Pas de quoi non plus dramatiser ! Car pour rappel, en 2009, les industriels apparaissaient encore bien plus pessimistes puisqu’ils prévoyaient une réduction de leurs dépenses d’environ 20 %. Motif d’espoir.
En outre, les chiffres dressent le constat de carnets de commandes bien moins remplis que par le passé. D’autant plus pour les carnets de commandes à l’étranger. Un phénomène qui s’explique logiquement par « des perspectives à l’export encore incertaines », note l’institut. Nos entrepreneur.euses demeurent conscient.es de ce qui les attend, mais préfèrent voir le verre à moitié plein. Comme pour faire de nécessité vertu.
Geoffrey Wetzel