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Un rapport du Crédit suisse souligne la surperformance des entreprises familiales. Pendant la crise certes, mais aussi avant.
Face à la crise sanitaire et économique que nous traversons, toutes les entreprises ne semblent pas logées à la même enseigne. À en croire une étude publiée début septembre par le Crédit suisse, les entreprises familiales ont obtenu de meilleurs – ou de moins mauvais, c’est selon –, résultats que les entreprises non-familiales. Tous les secteurs confondus. Un constat valable en plein contexte de pandémie, mais pas seulement : la domination des entreprises familiales remonte bien avant. Chiffres à l’appui.
La force de la famille ? Grâce à l’index Family 1000, soit un millier d’entreprises familiales ou détenues par leur fondateur.rice, et cotées en Bourse dans le monde, le Crédit suisse a pu observer la surperformance, depuis 2006, des entreprises familiales par rapport aux autres. Bilan sans appel : meilleure croissance, meilleure valorisation, endettement plus contenu… les signes s’avèrent nombreux. Et a fortiori pendant les crises. En pleine pandémie Sars-CoV-2, les entreprises familiales ont fait preuve de plus de résilience et entrevoient un avenir plus optimiste.
De meilleures performances… même avant crise !
Bientôt 15 ans – date à laquelle remontent les données du Crédit suisse –, que les entreprises familiales témoignent d’une croissance supérieure à leurs homologues non-familiales. « Depuis 2006, la croissance des revenus des entreprises familiales s’est établie en moyenne à 11,3 % contre 6,8 % pour notre groupe témoin non-familial », souligne l’étude. Un écart qui s’apparente à un gouffre. Même scénario sur les marchés financiers, où les entreprises familiales apparaissent plus robustes : « Leur valorisation a dépassé de 3,5 % celle de la moyenne du marché sur le premier semestre 2020 », en période de crise donc.
Pour les licenciements, les entreprises familiales se sont – en moyenne –, moins séparées de leur personnel que les entreprises non-familiales. Le Crédit suisse rapporte un impact moindre de la crise covid-19 puisque « 46 % des entreprises familiales ont licencié du personnel, contre 55 % pour les non-familiales ». Mieux encore, presque 30 % d’entre elles ont préféré dépenser les fonds de l’entreprise pour continuer d’employer pleinement leurs salarié.es.
Une vision à long-terme
Autre volet où les entreprises familiales prennent le dessus : l’endettement. Sur ce point, « nous avons constaté que le modèle financier habituellement plus conservateur des entreprises familiales, fondé sur un endettement moindre et une forte génération de flux de trésorerie s’est avéré un atout », a révélé Eugène Klerk, responsable Global ESG Research Product au Crédit suisse.
Le développement des entreprises familiales s’inscrit dans une logique de long terme. Une vision qui s’explique notamment par des investissements – en pourcentage de revenus –, plus élevés en recherche et développement, comparativement aux entreprises non-familiales. Enfin, l’étude du Crédit suisse met en évidence une meilleure performance pour les évaluations ESG (environnementales, sociales et gouvernance). Principalement sur les deux premiers critères. Car pour la gouvernance, les entreprises familiales ont encore du chemin pour se mettre à la page. GW.