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Au global, en 2020, le PIB devrait se contracter de 9 %.
Depuis quelques mois, c’est un petit rituel auquel s’est adonné l’Insee. Le fameux point de conjoncture, signal de la santé économique du pays. Cette semaine, l’institut français a dévoilé les chiffres de croissance au troisième trimestre 2020 : il observe une hausse du PIB à hauteur de 17 % par rapport au trimestre précédent. Faut dire qu’on partait de très bas. Pour le volet chômage, il devrait augmenter fin 2020 pour s’établir à un taux de 9,5 %. Points clés.
Quatre mois après le déconfinenent, l’économie française tente de rebondir. Sous perfusion certes, « un moteur bridé et dopé », commente l’étude. Mais les effets commencent à se concrétiser, l’Insee observe une hausse de son PIB de 17 % au troisième trimestre 2020. Sans doute un peu moins rapide que prévu, mais on tient le bon bout. Le défi majeur consistera à stimuler la consommation des ménages pour qu’ils réinjectent dans le circuit économique plus de 75 milliards d’euros épargnés durant le confinement (un chiffre qui oscille entre cette somme et 84 à100 milliards selon le type d’épargne mesuré). Loin d’être une formalité puisque ce regain de confiance des ménages passera forcément par une meilleure stabilité de la situation sanitaire.
Une contraction du PIB de 9 % sur l’année
Le temps sera notre meilleur allié. L’institut national de la statistique prédit une augmentation du PIB de seulement 1 % pour le quatrième trimestre. Un constat qui reflète « la divergence entre des secteurs presque revenus à la normale et d’autres qui restent déprimés », précise l’Insee. Certains se trouvent à la peine comme l’aérien, l’aéronautique ou le tourisme. D’autres s’en sortent mieux comme la santé ou le e-commerce, grand gagnant de cette crise.
Au global, sur l’intégralité de l’année 2020, l’Insee s’attend à une contraction du PIB français de l’ordre de 9 %. Autrement dit, l’activité économique « resterait toujours à la fin de l’année en deçà de son niveau d’avant crise », souligne l’institut.
Un chômage en hausse
C’était l’une des contradictions du dernier point de conjoncture. Au deuxième trimestre, le taux de chômage avait diminué de 0,7 point par rapport au premier trimestre. Une baisse en trompe l’œil, puisque le taux de chômage répond à des critères qui émanent du Bureau international du travail dont l’un d’eux consiste en la recherche active d’un emploi. Or, pendant la période de confinement, nombre d’actif.ives français.es n’avaient pas recherché activement un emploi, et ont donc – mécaniquement – été effacé.es des statistiques.
Depuis, la donne a changé, « cet effet s’estomperait en grande partie au second semestre. De ce fait, le taux de chômage augmenterait alors très nettement dès l’été », souligne l’Insee. Pour rappel, durant le seul premier semestre : la France a connu une perte de plus de 700 000 emplois. Soulagement, « l’emploi salarié serait quasiment stable au second semestre », d’après les prévisions annoncées. En fin d’année 2020, l’Insee table sur un taux de chômage de 9,5 % de la population active. Soit 2,4 points supplémentaires à mi-2020. Ou 1,4 point de plus qu’un an plus tôt. En attendant le prochain point de conjoncture… GW.