Purifier l’air qu’on pollue…

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La société Suez a mis au point une boîte de purification de l’air dans une école à Poissy pour lutter contre la pollution. Et le Sars-CoV-2, concerné ?

Un vrai bol d’oxygène pour nos salles de classe ? Direction Poissy où Suez, bien épaulé par Fermentalg, spécialisée dans les micro-algues, a décidé de purifier l’air au sein d’une école afin de lutter contre la pollution – elle tue chaque année des centaines de milliers d’enfants dans le monde. Une initiative qui intervient en pleine rentrée scolaire… marquée par la fermeture d’un certain nombre d’écoles en raison de la pandémie. De quoi relancer le débat sur la possibilité d’une aérosolisation du virus.

Le constat fait froid dans le dos. Chaque année, dans le monde, 600 000 enfants de moins de 15 ans décèdent à cause de la pollution (intérieure ou extérieure). La plupart du temps à la suite d’infections aiguës des voies respiratoires. En s’appuyant sur ce constat, Suez a conçu une boîte de purification de l’air expérimentée dans les locaux de l’école élémentaire Victor Hugo, à Poissy. Une mesure saluée par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France : « L’idée est de créer une véritable bulle d’air pur dans la cour de récréation pour protéger les plus jeunes, qui sont les plus sensibles à la pollution atmosphérique », avance-t-elle.

Le recours aux micro-algues
Comment l’air demeure-t-il purifié ? Le concept s’inscrit dans une triple logique : capter l’air, le purifier et le « recracher ». Avec Fermentalg, le directeur du pôle Air de Suez, Jérôme Arnaudis, explique son objectif :« capter  les particules fines par un système d’ionisation positive : on fait passer un très faible courant électrique qui va polariser les particules, qui vont aller s’accrocher sur des plaques collectrices comme un aimant. » Pour faire simple, c’est l’utilisation de micro-algues qui va piéger les particules fines comme le dioxyde d’azote et le CO2, et faire ressortir l’air plus pur.

Un an plus tôt, la société Véolia – décidément inséparable de Suez –, avait mis au point une initiative semblable en Seine-Saint-Denis, accompagnée par la ville du Raincy. Toujours dans cet objectif de purification de l’air : « On a installé dans les salles de classe des systèmes capables de prendre l’air à l’extérieur, de le filtrer pour enlever les particules et de le nettoyer pour enlever les composés chimiques. Ensuite, on le souffle dans la salle de classe pour avoir en permanence de l’air neuf qui rentre », détaille Frédéric Bouvier, directeur du pôle compétences Air de Veolia.

Alors, dangereux notre environnement ? Ne jouons pas non plus les pompiers pyromanes. L’environnement n’a rien de nocif par essence. Cette pollution qui tue des centaines de milliers d’enfants chaque année résulte de nos activités. Encore une fois, nous préférons guérir que prévenir.

Un air de Sars-CoV-2 ?
Timing parfait, non ? Rentrée scolaire, crise sanitaire, salles de classe déjà refermées, l’initiative portée par Suez pour lutter contre la pollution dans les écoles pourrait-elle faire d’une pierre deux coups ? Pour Jérôme Arnaudis, qui dirige le pôle Air de l’entreprise, une évolution du système pourrait également « capter les virus » – tiens donc. Les virus, comme le Sars-CoV-2 ?

Au départ farouchement convaincu.es que le virus ne circulait pas dans l’air, les scientifiques se retrouvent de plus en plus divisé.es. Le fameux débat d’une possible aérosolisation. En juillet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’excluait pas cette hypothèse : « Nous reconnaissons que des preuves émergent dans ce domaine, comme dans d’autres, qui concernent le virus de la covid-19 et la pandémie. Par conséquent, nous devons être ouverts à cette possibilité et comprendre ses implications pour le mode de transmission et les précautions qui doivent être prises », avançait Benedetta Allegranzi, responsable technique à l’OMS. La pollution aurait-elle bon dos ? GW.

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