Temps de lecture constaté 2’10
Trump n’a aucun argument autre que l’insulte face à son concurrent Joe Biden. Mais l’invective pourrait se révéler autrement plus efficace qu’un débat de fond policé.
Il ne faut surtout pas en rire.
Le président de la plus puissante nation terrienne qui insulte, méprise, discrédite son unique concurrent histoire de faire le buzz et tenter de rallier les médiocres, les crétins, les rieurs à son vote, c’est la honte et de la démocratie en général et de l’Amérique en particulier. Mais c’est aussi la nôtre, humains. Le 3 novembre, un psychopathe, menteur, négationniste, raciste, pollueur risque de sévir quatre années de plus à la tête, non pas de la Maison Blanche, mais d’une grande partie de la planète, et nous voilà livré·es à ce jeu de dupes qu’est l’élection américaine où le vote du peuple n’est que très indirectement à la source du résultat.
Joe Biden, le démocrate vieillissant, a beau rafler théoriquement la présidence, il ne tient qu’à un swing state pour que l’inélégant, l’inexprimable, l’inéligible Trump ne réussisse une nouvelle fois à bafouer le monde. En traitant Biden, au fil d’un antidébat épuisant pour les nerfs, de vieux sénile débile (traduction libre), Trump nous insulte nous tous·tes. Biden a beau lancer « Ferme ta gueule ! » (shut-up !) ou esquiver les uppercuts de celui qu’il traite de « clown », ses propos étouffés l’autre soir à la Case Western Reserve University de Cleveland dans l’Ohio n’ont guère réussi à s’affranchir des invectives qui le traitaient de « socialiste », insulte suprême dans ce pays où le pire des conservateurs à la sauce démocrate est assimilé à un communiste ou un anarchiste par la droite la plus bête du monde.
Si vous pensez que Trump s’est discrédité et que les sondages qui donnent Joe Biden vainqueur dans l’opinion nous mettent à l’abri de quatre autres années de régression, agression, humiliation, bigbrotherisation de la part du président indigne et de sa clique, vous êtes d’une naïveté préoccupante. Hillary Clinton avait gagné l’élection aux voix. Biden risque le même effet de disqualification rendu possible par les chicanes du système électif. Et puis, songez : de tout temps, le président élu des États-Unis a « incarné l’Amérique ». Or dans les suburbs – quartiers résidentiels – des grandes villes, les desperates housewives qui votent incarnent elles aussi l’Amérique blanche, raciste, égoïste, inconsciente des dangers qui menacent leurs pavillons aux pelouses rases. Que ces soccer mums (les bonnes Américaines qui accompagnent leurs enfants – obèses – aux matchs de foot américain) voient en Joe Biden (ultraconservateur à sa façon selon nos critères) un « socialiste », et les invectives de Trump se seront révélées plus efficaces qu’un débat argumenté.
Le monde n’a pas besoin d’un danger public à la tête de l’Amérique en pleine tourmente covid quand les autres maîtres du monde, de Xi Jinping à Poutine, présentent, eux aussi, des pathologies cérébrales préoccupantes.
Olivier Magnan
Je suis déçue, votre article n’est qu’à charge et sans nuance.
Vous n’avez pas retenu les attaques de Biden et aussi le soutien affiché du journaliste à ce dernier.
vous n’aimez pas Trump , on l’a compris, mais quel est l’intérêt de nous en parler sans un effort d’analyse tant soit peu objective?
« Danger public », « pathologies cérébrales »… attention ces mots sont excessifs et totalement subjectifs.
Les psychopathes ne sont peut-être pas ceux que vous croyez!
Patricia