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Les entreprises du CAC 40 ont subi une chute d’activité de 20 % au premier semestre 2020.
La crise sanitaire frappe d’abord les plus petites entreprises. Sans doute, mais les sociétés du CAC 40 se retrouvent loin – mais alors très loin – d’être épargnées. À en croire un rapport publié le 20 octobre par le cabinet EY, les entreprises du CAC ont connu une très lourde chute de leur activité au premier semestre : environ 20 %. Un repli qui s’inscrit dans une logique de secteurs, certains se sont écroulés, d’autres ont profité de la crise. Chiffres clés.
Après les indépendant·es, les PME ou les TPE, les grandes sociétés du CAC 40, elles aussi, ont trinqué. Après une activité pourtant record en 2019, globalement, nos grandes écuries se révèlent dans le rouge lors de ce premier semestre 2020 : « La chute de l’activité est drastique, d’autant plus notable que les perspectives étaient bien orientées après quatre années de hausse continue », regrette Nicolas Klapisz, associé France chez EY. Et pour cause, le CAC – pris dans son ensemble – n’a généré aucun profit au premier semestre. Une première depuis… 2006. Pire, les entreprises enregistrent des résultats nets agrégés dans le rouge. Un rouge écarlate de – 100 millions d’euros.
Des secteurs inégalement touchés
Le rapport met en lumière deux types d’entreprises : celles qui ont vu leur activité lourdement chuter et les autres qui sont parvenues à, au minimum, tenir le choc, au mieux progresser. Mieux vaut ne pas baigner dans les secteurs de l’industrie, du BTP, de l’énergie, des matières premières et services aux collectivités ou encore du luxe et cosmétique, en ce premier semestre 2020. Clairement, les secteurs les plus touchés. En revanche, les sociétés liées aux technologies, médias et télécoms, ou biens de consommation et vente au détail ont mieux respiré.
Des exceptions qui ne changeront rien au constat final : « Les résultats satisfaisants de quelques sociétés ne compensent pas les fortes baisses des autres », peut-on lire dans le rapport. Si l’on descend d’un cran, à l’échelle d’une entreprise, c’est la société Airbus qui décroche la palme de la chute la plus dramatique au premier semestre, avec une activité en recul de 39 %. Pendant que Dassault Systèmes voit son activité en hausse de 15 %.
Moins de dividendes, une confiance toujours présente
Face à la crise sanitaire, pléthore d’entreprises ont révisé leur distribution de dividendes. De là, les dividendes proposés au versement au titre des résultats 2019 ont été annulés ou revus à la baisse par près de quatre sociétés sur cinq. Pour Nicolas Klapisz, pas de surprise : « Cette baisse des dividendes traduit la prudence des sociétés devant le caractère potentiellement durable de la pandémie et témoigne de leur volonté de disposer de liquidités pour faire face aux incertitudes futures. »
Mais la confiance ne s’est pas envolée. Les investisseurs n’ont pas déserté le CAC 40. Car même si la capitalisation de l’indice a fondu par rapport à fin 2019 (environ – 15 %), elle reste toutefois supérieure à son niveau de fin 2018. Or pour les auteurs du rapport, ce phénomène traduit que les investisseurs « ne privilégient pas de scénario noir dans leurs prévisions. » On s’est réjoui du mental d’acier dont font preuve les chef·fes d’entreprise, il semble que la confiance exprimée par les investisseurs en pleine tempête apparaisse tout aussi louable. GW.