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Hermès a enregistré des chiffres de ventes au troisième trimestre de l’ordre d’1,8 milliard d’euros.
Encore une branche d’optimisme à laquelle s’accrocher. Après un sursaut des déclarations d’embauches au troisième trimestre, un secteur fait bien mieux que sortir la tête de l’eau : le luxe. Qui continue progressivement à retrouver des couleurs. LVMH et Hermès en tête de gondoles. Après le groupe dirigé par Bernard Arnault, c’est Hermès qui a publié jeudi 22 octobre les chiffres de ses ventes. Entre juillet et septembre, les recettes ont bondi. Analyse.
Le secteur du luxe poursuit son rebond. Et quel rebond ! D’après les chiffres dévoilés par le spécialiste du luxe Hermès, l’entreprise a vu ses ventes s’élever à 1,8 milliard d’euros au troisième trimestre contre 982 millions d’euros au deuxième, soit une hausse de… 83 %. Spectaculaire donc. Un peu plus tôt, LVMH annonçait qu’il s’en tirait tout aussi bien : après un chiffre de 7,7 milliards de ventes au printemps, la saison estivale a été marquée par presque 12 milliards de ventes, une augmentation de 52 %. Alors, certes, le rebond se fait après un printemps marqué par le confinement, mais la dynamique reste très positive : Hermès apporte « une nouvelle preuve sans équivoque que la demande pour les produits de luxe s’est concrètement redressée cet été, et ce même si les voyages intercontinentaux sont pratiquement inexistants », constate Luca Solca, analyste chez Bernstein.
Grâce à la clientèle asiatique
Un secteur du luxe qui doit sa prospérité notamment à sa clientèle asiatique. D’après Arnaud Cadart, gérant de portefeuilles chez Flornoy : « Le secteur du luxe se porte très bien. La sphère asiatique est très puissante, en particulier en Chine où celles et ceux qui n’ont pas pu venir en Europe ont quand même fait leurs emplettes sur place. » Plus concrètement, sur neuf mois, l’Asie représente environ 34 % des revenus du groupe LVMH, soit un tiers.
Envolée aussi de l’e-commerce, Hermès observe d’ailleurs que la vente en ligne est devenue le premier magasin du groupe dont la croissance frôle les « trois chiffres », a souligné le directeur financier du géant du luxe, Éric du Halgouet. En Europe et aux États-Unis, les dépenses qui n’ont pas été englouties pour certaines activités comme aller au théâtre, au restaurant ou voyager, ont sans doute davantage été orientées vers le luxe.
Des répercussions en Bourse, Noël tombe à pic
Des chiffres qui ont de quoi rassurer les investisseurs. Ainsi, dès l’annonce officielle des résultats de ventes de LVMH, l’action du groupe s’est envolée de 7,34 %. Même son de cloche chez Hermès, qui a signé depuis le 1er janvier la meilleure performance du CAC : + 23 %. Une confiance semble installée entre les investisseurs et le secteur du luxe.
Bien entendu, ce sursaut du luxe dépendra aussi de l’évolution de la situation sanitaire, qui n’apparaît pas emprunter le bon chemin. Mais, selon Arnaud Cadart, « le quatrième trimestre est celui des fêtes de fin d’année, synonymes d’achats massifs chez les Occidentaux·ales. Or, privés de déplacements, les gens pourraient continuer à se réorienter vers le luxe, de quoi assurer une bonne résistance à ces trois derniers mois », anticipe le gérant de portefeuilles. Ça tombe bien, les ménages français ont rarement autant épargné depuis le confinement ! GW.