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On le pressentait depuis plusieurs jours : la capitale ressert la vis autour des lieux de rassemblements.
C’est dans l’air depuis le début de ce reconfinement. Y aura-t-il de nouvelles mesures restrictives pour le renforcer ou le prolonger ? Le président de la République avait annoncé que la situation serait réévaluée sous une quinzaine de jours, Anne Hidalgo et le préfet de Paris n’ont pas attendu pour agir et appuyer le confinement. La cible : les débits de boissons et autres lieux sujets à des débordements et attroupements.
Plus de 4 000 malades de la covid en réanimation ou soins intensifs, 394 décès en 24 heures et un total de 38 674 morts, la situation épidémique en France au 5 novembre reste alarmante. L’Ile-de-France rassemble à elle seule plus de 1 000 patient·es en réanimation mais, ces derniers jours, le taux d’incidence de la maladie (nombre de cas pour 100 000 habitants) semble en légère baisse dans la capitale. Effet positif du confinement ou pas, il est encore trop tôt pour le dire. Mais les autorités entendent bien continuer sur cette voie. Et réussir le reconfinement. À l’échelle nationale, le paquet est mis sur les tests, 2 186 millions de RT-PCR ont été réalisés entre le 26 octobre et le 1er novembre, soit autant que durant toute la première vague épidémique. À Paris et dans sa petite couronne, la situation est « très préoccupante », selon la maire Anne Hidalgo. Contrairement au premier confinement, les marchés restent ouverts, les gens circulent plus librement pour aller au travail et emmener les enfants à l’école. Mais les abus et les transgression du confinement inquiètent.
Tour de vis
Malgré les restrictions du reconfinement, certains rassemblements tardifs inquiètent les autorités de la capitale. Certain·es semblent profiter des restaurants et lieux encore ouverts, pour la vente à emporter notamment, pour se rassembler sur les trottoirs. Après discussion avec le préfet de police de Paris, Didier Lallement, mercredi 4 octobre, Anne Hidalgo, la maire réélue, a décidé de durcir le ton. Dès ce jeudi 5 novembre, elle a décidé la fermeture de « certains débits de boissons » (épiceries et restauration à emporter) dès 22 heures, pour éviter les « attroupements » constatés dans les rues de la capitale ces derniers jours. Cependant, la maire n’y voit pas un couvre-feu : « Je ne sais pas si c’est un couvre-feu parce que ça ne concerne pas toutes les activités de la ville. »
Il faut dire que l’hypothèse d’un couvre-feu qui viendrait s’ajouter au confinement, comme c’est le cas au Royaume-Uni, est bien là. En début de semaine, le gouvernement a dû faire taire la polémique qui a agité la classe politique, après que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé prématurément la mise en place d’un couvre-feu à Paris et en Île-de-France. Le démenti de Matignon ne s’est pas fait attendre, mais le constat demeure : la mesure est dans les papiers de l’exécutif. Plus encore, les premiers jours du confinement ont vu les autorités faire preuve de tolérance, mais les préfet·es sont désormais invité·es à multiplier les contrôles locaux pour colmater les brèches d’un reconfinement moins dur, mais aussi moins respecté qu’au printemps.
Adam Belghiti Alaoui