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Une année d’infos : le best of d’ÉcoRéseau Business vous livre 365 jours de l’année 2020. En mars 2020…
Un journal du futur
Rapport sur les technologies numériques et les emplois (extraits) du 20 février 2040.
BLOCKCHAIN La blockchain, maintenant mature, est au œur de la plupart des échanges d’information réglementée de la planète. Elle a induit la disparition/adaptation de nombreuses professions d’intermédiation (notaires, banquiers, huissiers…). La mise au point de l’interopérabilité, il y a 18 ans, s’est montrée cruciale, notamment pour l’essor des cryptomonnaies nationales.
ROBOTISATION Combinée avec les progrès en IA faibles, la robotisation s’est généralisée plus rapidement encore que ce que les estimations pouvaient laisser croire. Le plus surprenant est la variété des secteurs impactés.
VÉHICULES AUTONOMES Les véhicules de niveau 5 sont maintenant autorisés depuis un peu moins de dix ans. La quasi- totalité du parc automobile en est au minimum au niveau 3, et cette moyenne monte au niveau 4 pour les véhicules de fret et de livraison.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Si les progrès en matière d’IA faible sont conformes aux attentes, l’IA forte a connu un bond en avant au début de la décennie précédente avec la mise au point des premiers réseaux* neuronaux virtuels. Leur pénétration dans les métiers à capacité de décision moyenne est en conséquence plus importante que prévu. Le big data analysé par l’IA s’est généralisé avec les changements profonds dans la structure des entreprises engendrés par la prédictibilité.
RÉDACTIONS ASSISTÉES Après les grèves de mai 2035 inopérantes au sein de certains médias d’information touchés par des plans sociaux de journalistes remplacés par des IA rédactrices, il semble acquis que les serveurs de l’information quotidienne en ligne ne seront plus rédigés par des humains pour les dépêches très factuelles. Bien sûr, la Commission supérieure de l’écrit (CSE) veille toujours au respect du pourcentage de 70 % de l’information rédigée par des cerveaux humains.
INCIDENCES SUR L’EMPLOI La répartition du nombre d’heures de travail, de 71 % pour les humains en 2018, est passée à 58 % en 2022 puis s’est stabilisée ces dix dernières années* aux alentours de 35-40 %. Comme prévu, ce sont les métiers à faible valeur ajoutée qui « sont partis » les premiers : emplois agricoles, construction, administratif, industries, transport… L’agriculture, par exemple,* est aujourd’hui automatisée à 99 %. Paradoxalement, l’industrie a été moins touchée qu’attendue. Le transport conserve plus d’emplois que prévu également, mais il s’agit là d’une conséquence directe de la loi sur la sécurisation des transports autonomes qui demande la présence d’un humain dans tout véhicule de ce type, comme à bord des avions désormais à 100 % automatisés.
Il n’est pas rare aujourd’hui qu’une grande entreprise compte, dans son département des ressources humaines et numériques, moins de cinq employés pour le groupe entier. De la même façon, les directions centrées sur les achats, la santé, la sécurité et la logistique sont en phase de disparition aujourd’hui. Si ces chiffres semblent alarmants, ils sont à placer dans leur contexte : le taux de chômage est aujourd’hui à son plus bas depuis les 50 dernières années et la productivité est au plus haut. Le nombre moyen d’heures travaillées par semaine est descendu à 30, un niveau historiquement bas. Les divers programmes et incitations mis en place pour encourager la reconversion et l’acquisition de nouvelles compétences n’ont pas nécessairement fonctionné comme espéré. Si les jeunes générations se sont adaptées aux nouveaux paysages de l’emploi, les personnes en fin de carrière dans les années 2015-2030, principalement dans les métiers peu qualifiés, ont majoritairement raté le coche, et n’ont pu bénéficier des progrès économiques qu’en fin de retraite. Pour eux, la numérisation de l’économie n’a pas été la chance promise.
À retrouver en intégralité dans le Bestof2020, toujours disponible en kiosque. www.ecoreseau.fr/ecoreseau-en-kiosque/