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Le ministère de la Santé a tranché sur la question des délais entre les deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech • C’était une des questions en suspens, parmi les scénarios pour accélérer une campagne vaccinale française qui peine à trouver son (bon) rythme. Olivier Véran y a répondu, lors d’une conférence de presse en compagnie d’Alain Fischer, le « monsieur vaccin » du gouvernement. Sa réponse: non à l’espacement de l’administration des doses. « Je fais le choix de la sécurité », a déclaré le ministre de la Santé, qui a annoncé le maintien du délai entre les deux doses de vaccin à « trois ou quatre semaines ». La Haute Autorité de Santé, qui s’était autosaisie sur la question, avait mené des simulations démontrant qu’un espacement des doses, pourrait permettre d’injecter la première piqure à 700 000 personnes supplémentaires en février, et avait donc recommandé de faire passer les délais entre les deux doses à 6 semaines. Une stratégie jugée trop risquée et pas assez documentée par Olivier Véran. Si le Royaume-Uni, le Québec ou le Danemark ont pris le pari, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont également fait le choix de la prudence.
Suez-Veolia, le siège qui dure • Depuis octobre 2020, les deux géants français de l’eau et des déchets engagés dans une offre d’achat tout ce qu’il y a d’inamical de Veolia sur Suez (ex-Lyonnaise des eaux) poursuivent leur duel fratricide. Veolia, devenu le premier actionnaire de Suez à cette date en rachetant la participation de 29,9 % d’Engie dans son capital cherche à recycler son rival par une OPA à 18 euros l’action. Il se heurte au non catégorique de la direction de Suez et le vote contre de l’État à travers Engie. Nouvelle actualité : l’émergence dimanche 17 janvier d’un « chevalier blanc » qui pourrait sauvegarder Suez : les fonds d’investissement Ardian et GIP se proposent de participer à une « opération amicale » pour régler le différend. Veolia reste en embuscade.
40 % des bailleurs parisiens ne respectent pas la loi • Terrible constat que celui dressé par l’association de consommateurs CLCV (consommation, logement et cadre de vie). L’association a décortiqué un millier d’annonces de mises en location d’appartements à Paris, sur 10 sites internet, pour vérifier le respect, ou non, des plafonds légaux des loyers, en vigueur depuis le 1er août 2015. Le constat est sans appel, 40 % des offres étudiées ne respectent pas le texte, et affichent un loyer supérieur au maximum autorisé. Un excédent qui atteint 121,38 euros par mois et 14 % de plus que le maximum légal en moyenne, soit un surplus illégal annuel de 1 456,56 euros. Si l’encadrement légal est mieux respecté par les agences immobilières (taux de conformité de 75 %) que par les particuliers (taux de conformité de 50 %), le problème est diffus. Certaines annonces atteignent même des excédents mensuels de plus de 500 euros. En réaction, CLCV a décidé d’assigner en justice le réseau d’agences Century 21, pour « pratiques commerciales trompeuses », et demande au préfet de Paris d’appliquer systématiquement une amende administrative pour chaque annonce non conforme. Cinq ans après l’instauration de la limite légale, les bailleurs ne peuvent plus feindre l’ignorance.
Le FMI revoit ses prévisions à la hausse pour 2021, sauf pour l’Europe • Visiblement, la mise au point des vaccins contre la covid et l’annonce de nouveaux plans de soutien aux économies partout dans le monde boostent l’optimisme du Fonds monétaire international (FMI). Dans ses dernières prévisions publiées ce mardi 26 janvier, l’organisation internationale dirigée par Kristalina Georgieva anticipe une activité économique en 2021 plus importante que prévu. Selon le FMI, la croissance mondiale devrait atteindre 5,5 %, soit 0,3 % de plus que ses calculs d’octobre 2020. Reste que, comme pour tout, les pays ne sont pas tous logés à la même enseigne, en particulier en termes d’accès au vaccin. En ce qui concerne la reprise économique, le FMI a par contre revu à la baisse ses pronostics pour la zone euro, à qui elle prédit une croissance de 4,2 %. Dans le détail, l’Allemagne est créditée de 3,5 % (-0,7 point), l’Italie de 3 % (-2,2 points), l’Espagne de 5,9 % (-1,3 point) et la France de 5,5 % (-0,5 point). En cause : un contexte de hausse des infections et de nouveaux confinements en Europe, qui résultent en une faiblesse de l’activité fin 2020, qui devrait se poursuivre au début de 2021. Dans le même temps, les États-Unis devraient dépasser leurs niveaux d’activité d’avant crise et la Chine devrait connaître une croissance de 8,1 %. Le Vieux continent peine à suivre le rythme.
Jour de grève dans l’Education nationale • Ce mardi 26 janvier, les enseignant·es étaient appelé·es par une intersyndicale composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO, à une grève nationale, pour défendre leurs salaires et alerter sur la situation sanitaire dans les établissements scolaires, qui nuisent à la qualité de leur travail. Selon le ministère de l’Éducation nationale, le taux de grévistes s’est élevé à 11 % des effectifs, contre 30 % à 40 % selon les syndicats. Les enseignant·es grévistes ont été rejoint·es par les infirmières scolaires, ainsi que les lycéen·nes et les étudiant·es, notamment à Paris, pour se diriger vers la rue de Grenelle, siège du ministère de Jean-Michel Blanquer. Parmi les revendications, les syndicats espèrent notamment une loi pluriannuelle, promise dans le cadre de la réforme des retraites, qui viendrait consacrer des revalorisations pérennes et substantielles des salaires. Rappelons qu’en moyenne, les salaires des enseignant·es français·es sont inférieurs de 7 % en début de carrière, par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE.
L’étude « intéressée » de Fellowes, fournisseur de solutions ergonomiques de bureau, montre-t-elle que le télétravail use son homme et sa femme ? • L’étude (auprès de 1 000 employé·es de bureau français·es qui travaillent à domicile depuis au moins 4 mois) révélerait « l’impact alarmant du télétravail sur le bien-être mental et la santé physique des salarié·es français·es ».
> Plus d’un tiers (33 %) disent se sentir stressés ou anxieux, seuls et isolés (33%) et fatigués ou en manque d’énergie (39%), lorsqu’ils travaillent à domicile pendant le confinement.
> La moitié seulement font état d’une configuration de travail adaptée : 12 % disent travailler depuis leur canapé, 4 % depuis leur lit (!) et 4 %… par terre !
> D’où fatigue oculaire (41 %), douleurs au dos (39 %) et maux de tête (31 %).
> 33 % des répondants « pensent que leurs employeurs ne se soucient pas de leur santé mentale ».
> 54 % affirment travailler plus d’heures lorsqu’ils travaillent à domicile. Un tiers se sentent coupables de « faire une pause » et 30 % « sont trop occupés pour la faire ». Plus d’un tiers (42 %) estiment qu’ils·elles doivent être disponibles à tout moment de la journée.