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La loi climat s’attaque au transport aérien • C’était l’un des grands points d’interrogation de l’examen du projet de loi climat à l’Assemblée nationale : le gouvernement tiendra-t-il le cap de la suppression des lignes intérieures aériennes sur faible distance ? Finalement, l’exécutif n’aura pas lâché. Les lignes intérieures aériennes équivalentes à un trajet de moins de 2 h 30 par le train, sans correspondance, seront bel et bien supprimées, sauf dérogation. La disposition du projet de loi climat était examinée en séance de nuit ce samedi 10 avril. Elle est ressortie de l’hémicycle quasi conforme à ce qu’elle était avant d’y entrer, malgré les oppositions en provenance de gauche et de droite. Beaucoup ont bataillé pour obtenir la suppression de la mesure entraînant la disparition des liaisons entre Paris et Nantes, Lyon ou Bordeaux. Le gouvernement avait déjà contraint Air France, en mai 2020, à renoncer à ces liaisons en contrepartie d’un soutien financier. La disposition entérinée interdit aux concurrents de s’engouffrer dans la brèche. Bonne nouvelle pour les défenseur·ses de l’environnement donc. Reste que la Convention citoyenne pour le climat avait réclamé de renoncer aux lignes intérieures en cas d’alternatives en train de moins de 4 heures, et non 2 h 30.
Revalorisation des grilles de rémunération des soignant·es • D’abord la revalorisation générale de 183 euros net par mois aux personnels hospitaliers, et désormais, la revalorisation des grilles de rémunération des personnels soignants, médico-techniques et de la rééducation. Ségur de la Santé, étape 2. Le ministre de la Santé Olivier Véran a présenté lundi 12 avril le deuxième volet du plan de revalorisation salariale des personnels négocié avec les syndicats. Plus de 500 000 professionnel·les de la fonction publique hospitalière sont concerné·es par ces mesures qui entreront en vigueur le 1er octobre pour un coût en année pleine de 740 millions d’euros. À noter que cette revalorisation salariale est réservée aux seul·es fonctionnaires et ne bénéficiera pas aux contractuel·les. Au bout de cinq ans d’ancienneté, les 183 euros de hausse générale mensuelle seront complétés de 152 euros pour un·e infirmier·ère en soins généraux, de 160 euros pour un·e masseur·se kinésithérapeute, de 84 euros pour un·e infirmier·ère spécialisé·e, de 78 euros pour un·e aide-soignant·e et de 79 euros pour un·e cadre de santé. Après vingt ans, le gain variera de 152 euros pour les aides-soignant·es à 438 euros pour les cadres.
Nouvelle baisse du PIB en avril, selon la Banque de France • Le mois de mars fut moins mauvais que prévu mais le mois d’avril se présente mal. Le constat des économistes de la Banque de France, deux semaines après la nouvelle salve de restrictions sanitaires, mêle bonnes nouvelles et projections négatives. Si en mars l’activité économique a été 4 % inférieure à la normale d’avant crise, l’industrie a dans le même temps vu son taux d’utilisation des capacités de production dépasser 80 %, soit un niveau plus élevé que sa moyenne de long terme et supérieur à celui de février 2020. En revanche, les nouvelles mesures sanitaires auront des conséquences directes sur le PIB, qui serait inférieur fin avril de 7 % à son niveau d’avant crise, selon les économistes de la Banque de France. Une chute de PIB en un mois qui correspond à un manque à gagner de l’ordre de 13 milliards d’euros pour l’économie française.
L’épargne accumulée « grâce » à la crise estimée à 165 milliards d’euros • C’est sans doute l’une des grandes spécificités de cette crise. Les Français·es – pour les moins modestes d’entre eux·elles – ont pu accumuler de l’épargne ! Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé à 165 milliards d’euros le montant global d’épargne accumulée en 2020-2021 : 110 milliards l’an passé et 55 milliards cette année. Désormais, le gouvernent doit parvenir à insuffler cette confiance qui permettra aux Français·es de réinjecter leur pécule dans le circuit économique : « Le facteur absolument clé pour que cette épargne se transforme en dépenses et en soutien plus direct de l’activité à partir de l’année prochaine, c’est la confiance », affirme François Villeroy de Galhau, qui a aussi confirmé une croissance de l’économie française d’environ 5 % pour 2021 « si les restrictions supplémentaires actuelles ne durent pas au-delà du mois de mai ».
Un bel exercice 2020 pour le marché du bricolage • Assigné·es à résidence – ou presque – pendant les confinements pour faire face à la pandémie covid-19, les Français·es ont dû trouver des occupations. Et parmi elles : le bricolage ! Dont le marché réalise une belle performance en 2020 avec 34 milliards d’euros, soit une croissance de 13 %. Une prouesse permise par l’arrivée d’un nouveau profil de bricoleur·ses : « Ces nouveaux consommateurs sont jeunes, dans la tranche d’âge des 18-30 ans […] sont plus tournés vers l’économie circulaire et responsable, vers la seconde main pour ne pas surconsommer, ils se tournent davantage vers la location et réparent plutôt que d’acheter », explique Mathieu Pivain, président de la Fédération des magasins de bricolage (FMB). Enfin, hausse spectaculaire pour les ventes en ligne avec +111 % sur l’ensemble de l’année 2020 !
Interdiction de louer « des passoires thermiques » en 2028 • Dans le cadre de la loi sur le climat, les député·es ont adopté lundi 12 avril l’interdiction de la mise en location des logements « à passoires thermiques » en 2028. De là, les bailleurs devront d’abord, un an après promulgation de la loi, arrêter d’augmenter le loyer de ces logements classés F et G en performance énergétique au moment de renouveler un bail ou de remettre leur bien en location. Puis, à partir de 2025 pour la classe G – et 2028 pour la F – ces « passoires thermiques » se verront exclure de la catégorie des logements dits « décents ». Une mesure qui entraînera la sortie du marché locatif pour 1,8 million de logements, du moins en l’absence de travaux de rénovation.