Aujourd’hui c’est vendredi. Les piranhas renâclent et l’heure est à la réflexion. Et je me demande si nos regards posés en permanence sur un écran nous condamnent à l’indigestion d’appels, de signaux, de toutes ces « viralités », de messages non-stop qui nous transforment en esclaves à écrans.
La bataille a été limitée, pas vraiment menée. Les marques et leurs machines ont vite triomphé de l’homme. Le combat était-il perdu d’avance, résultat de notre inconscience, primauté d’un service qui triomphe de notre capacité de résistance ? Ou est-ce que ce problème de l’overdose définit une angoisse digne de ma vieille génération et non de ce que veut la modernité ?
Pourtant, et si fermer quelques heures notre portable, au lieu de nous affaiblir, nous aidait à mieux comprendre notre existence, un monde qui tourne sans nous mais aussi l’envie de pouvoir vivre sans lui ?
Et si de courtes cures de distanciation nous soignait de l’oppression du ici et maintenant, de l’impérialisme de l’immédiat ? Et si le rapport au temps libre, autonome, privé, dérégulé était l’enjeu majeur pour nos libertés, un combat dissimulé par les tenants des mondes des écrans et qu’on passe trop en pertes et profits ?