Demain c’est vendredi. Les carrelets se tiennent à carreau et le temps est à la réflexion. Et je me demande, après 40 ans de vie professionnelle heureuse comment comprendre cette fatalité avec laquelle je dois assumer les mystères de l’existence. Oui, comment faire face à la si troublante réalité qui transforme notre quotidien… Car pourquoi, chaque fois que je cherche un dossier bien précis dans une pile, faut-il que celui-ci soit le dernier, le plus en bas, le plus éloigné, le plus profond ? Pourquoi dois-je lutter et être contrarié par un tel mystère ? Est-ce personnel, la résultante de choix professionnels, le fait d’un sort ou la logique statistique ?
Oui, pourquoi le dossier qu’on cherche n’est jamais le premier de la pile et le plus simple à attraper mais le dernier et le plus difficile à atteindre ? Et si le mystère de la vie tenait dans cette implacable distanciation entre notre envie et sa concrétisation, la souffrance indispensable pour comprendre les avantages de l’aisance…et le dossier me regarde depuis des heures avec un sourire sarcastique qui en dit long sur son sens de la camaraderie au travail…