Nous ne pouvons pas anticiper exactement ce que seront les transformations du monde du travail. De nombreuses organisations, chercheurs, sociologues, ont tenté de répondre à cette problématique.
47 % des travailleurs aux États-Unis risquent de voir leur emploi remplacé par l’automatisation selon Frey et Osborne (2015) ; près de 50 % des entreprises s’attendent à ce que l’automatisation entraîne une réduction de leurs effectifs à temps plein d’ici à 2022 d’après l’OCDE ; et le Bureau international du travail indique quant à lui en 2018 que la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques devrait entraîner la perte d’environ 6 millions d’emplois et la création de 24 millions d’autres dans le monde.
Au regard de ces chiffres impressionnants, nous pouvons retenir trois éléments qui challengeront l’avenir du travail et des organisations.
L’intelligence collective sera un élément fondamental du travail de demain. Grâce aux outils numériques et aux innovations organisationnelles, la verticalité devient progressivement obsolète. Il sera donc crucial de miser sur l’émergence de nouvelles collaborations et synergies par la mise en place d’outils tels que les plate-formes collaboratives, la co-construction ou le coworking.
De plus, les trajectoires professionnelles seront de moins en moins linéaires, qu’il s’agisse des métiers ou des statuts. Certains souhaiteront être micro-entrepreneurs une partie de la semaine, puis salariés portés certains autres jours. D’autres voudront être architectes le matin, ébéniste le midi et voir ces deux métiers s’hybrider le soir. Pour faire de cela une réalité, encore faut-il que chacun soit maître de son propre parcours professionnel, et cela passe notamment par la formation professionnelle.
C’est pourquoi le système éducatif initial comme continu devra être revu car il ne correspondra plus au monde qui vient. Nous ne connaissons pas la moitié des métiers qui existeront demain. Qui aurait dit, il y a 15 ans, que le métier de community manager serait un métier bien coté en 2019 ? En revanche, nous pouvons doter nos jeunes générations de compétences transverses qui leur seront utiles tout au long de leurs parcours professionnels.
Face aux indécisions du monde qui vient, nous pouvons être sûrs d’une chose, personne ne pourra faire l’économie des soft skills !
par Patrick Levy-Waitz
Président de la Fondation Travailler Autrement,
PDG d’ITG, leader du portage salarial