La question n’est pas de savoir ce que nous attendons pour être heureux, pour faire la fête… mais de quoi nous avons besoin pour l’être. Les conditions sont certainement nombreuses et différentes pour chacun d’entre nous mais on peut les résumer en trois attentes majeures.
La première est en nous-même. Nous avons tous, même les plus pessimistes, un potentiel de bonheur. À nous de savoir le cultiver et le faire fructifier. Il est maintenant clairement établi que le développement d’une personne comme d’un peuple ne dépend pas seulement de critères rationnels ou matériels, l’éducation, la formation, la culture pour un individu, le climat, les matières premières, les ressources naturelles pour un pays. Ce développement repose également sur le mental, la volonté, la confiance et donc l’optimisme.
La seconde attente tient à notre connexion avec les autres, nos efforts pour vivre en harmonie, avoir confiance et faire confiance. C’est un enjeu de communauté.
La troisième attente est liée aux institutions positives qui créent un environnement favorable et positif. Je fais référence au privilège de vivre en démocratie et en paix, d’être libre de penser et d’agir, de pouvoir exprimer nos convictions, nos différences, d’avoir accès à des médias pluralistes, à des services publics de qualité. Tous ces éléments concourent au BIB, le bonheur intérieur brut, ce nouvel indicateur créé par l’OCDE afin de mesurer la qualité de vie dans les pays membres. Cette organisation s’est inspirée de l’initiative du royaume du Bhoutan, en Asie, qui, le premier, a considéré que le produit national brut était beaucoup trop économique et financier pour constituer un indicateur vraiment représentatif d’un pays.
Chaque institution doit prendre sa part de la mobilisation pour l’optimisme. L’élysée, le gouvernement, les assemblées devraient concrétiser davantage un discours qui se veut optimiste. Que ces institutions prennent exemple sur la société civile. Jamais le nombre de conférences, d’ateliers, d’événements, de livres, de blogs sur l’optimisme n’a été plus important. Jamais l’attente de contrechamp, face à la morosité et la sinistrose ambiante, n’a été aussi grande.
Et puis, bien sûr, il y a l’école. Convenons qu’elle a, chez nous, bien des qualités pour la diffusion des savoirs de base ou le développement de l’esprit critique mais qu’elle a bien des progrès à faire pour faciliter, comme le font si bien les pays scandinaves, l’autonomie personnelle, la créativité ou pour enseigner l’entrepreneuriat comme dans les pays anglo-américains. Je gage, avec vous, qu’une réforme dans ce domaine, par exemple en développant systématiquement les entreprises virtuelles au lycée, serait de nature à insuffler cet esprit d’initiative, d’optimisme, d’imagination, de conquête.
Certains d’entre vous penseront que ces institutions sont aujourd’hui spécialement contestées. Raison de plus pour, à la fois, dénoncer les violences et souhaiter qu’un débat de fond permette de les améliorer en les rendant plus proches des citoyens.
Thierry Saussez
Créateur du Printemps de l’Optimisme, incubateur d’énergies positives.