Il est incontestable que les actifs tendent vers des formes d’emploi garantissant de plus en plus leur autonomie.
C’est ce qu’affirme la nouvelle étude de la Fondation Travailler autrement sur les travailleurs indépendants. Elle a permis de réaffirmer leur appétence pour la liberté, l’autonomie et flexibilité.
Cet élément est bien la preuve que nos concitoyens ont largement anticipé les systèmes politiques, sociaux, syndicaux et organisationnels de notre pays en se rendant compte qu’il est désormais possible de dépasser le modèle industriel de l’unité de lieu et de temps.
Toutefois, en observant de plus près les évolutions des façons de travailler et en les comparant aux évolutions législatives et règlementaires récentes, nous observons que le chemin reste long pour que les travailleurs indépendants soient pris en compte dans toutes leurs singularités.
Notre système juridique, social et politique a créé depuis des décennies une forte dualité du marché du travail. Ceux que l’on appelle les insiders, disposant d’une relative stabilité contractuelle, bénéficient de protections plus importantes que ceux que l’on qualifie d’outsiders, travailleurs précaires ou chômeurs. Entre ces deux pôles, il existe une catégorie de travailleurs, souvent indépendants et hors du scope de la protection sociale et du monde économique.
Or, dans une économie où les cycles sont de plus en plus courts, où l’adaptation est devenue une norme, ne pas reconnaître que la protection sociale doit s’adapter revient à fragiliser d’autant plus cette population « du milieu » qui constitue l’une des forces vives et créatrices de valeurs de notre pays.
Universaliser et rendre portable la protection sociale est devenu une priorité, car en plus de garantir une meilleure lisibilité sur les droits et les obligations des actifs, ceci permettrait de fluidifier les transitions professionnelles, les périodes de «passage»… Il s’agit, en réalité de créer un système simplifié et orienté vers la dynamique d’emploi !