L’homme est souriant, passionné, pas dupe. Le président de la Fédération nationale des praticiens en pédagogie entrepreneuriale (FNPAE), Xavier Delaunay, lui-même patron d’une boîte de formation, connaît comme sa poche les rouages de l’entreprise, pardon de l’entrepreneur. Il en est presque le médecin tant il pense que le désir de créer opère comme une guérison. Et sa thérapie passe par le retour aux réalités. « Il faut, pour un entrepreneur, quel que soit son âge, revenir au réel. Ce n’est pas parce que vous avez ouvert en ligne une micro-entreprise que vous devez vous prendre pour une start-up et coller sur une belle carte professionnelle du CEO à tous les étages… » Il a raison, Xavier Delaunay. Quand il ouvrira le 10 décembre les Assises du capital humain entrepreneurial, il fera passer le message : l’entrepreneuriat est un risque, son enjeu est de trouver des clients, il faut passer de la phase désir à la phase moyens. Au xxie siècle, même si le modèle pyramidal d’entreprise s’aplatit sous l’effet des millenials et des micro-entrepreneurs de tout âge, il faudra plus que jamais « ajuster son modèle entrepreneurial à ses aptitudes, compétences, valeurs, capacités d’engagement, fragilités personnelles et professionnelles » (thème de la première conférence des Assises), mais aussi, côté accompagnement, formation, mentorat, s’inscrire dans une « éthique de l’accompagnement à la création d’entreprise : qu’est-ce qu’un accompagnement de qualité, responsable, orienté vers la pérennité du projet et la réussite du créateur/trice ? » Car comme le rappelle Xavier Delaunay, nous sommes, en France, « dans un pays de salariés et de rentiers ».