Les marchés actions ont globalement stagné en octobre dans la perspective de nouvelles mesures d’assouplissements monétaires de la BCE et de la FED. Pour autant, les investisseurs continuent de scruter, tantôt avec espoir, tantôt avec angoisse, les avancées sur la guerre commerciale. Or, dans ce dossier brûlant, les informations en provenance des États-Unis et de la Chine sont le plus souvent contradictoires et la fragile promesse d’un accord partiel n’a pas été de nature à rassurer. De même, les opérateurs se gardent bien d’analyser l’impact éventuel du Brexit tant la sortie britannique peine à se concrétiser. Sur le front des entreprises, la situation apparaît contrastée. Aux États-Unis, la première salve de résultats trimestriels est globalement rassurante. Le secteur bancaire avec JPMorgan, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America a favorablement surpris. Toutefois, des géants considérés comme de bons baromètres de l’activité, style Caterpillar ou Texas Instruments, ont déçu. En Europe aussi, les tensions économiques se font sentir, comme en témoigne la révision à la baisse des prévisions de Publicis, de Thales ou de Renault. Pour autant, de nombreux professionnels estiment que le troisième trimestre pourrait marquer un passage à vide avant un rebond en fin d’année. « Nous prévoyons que la période de publication des résultats du troisième trimestre n’apportera qu’un soutien limité et de court terme aux actions américaines, la croissance ne devant connaître un rebond que dans quelques mois », estime Jean Boivin, responsable de la recherche pour le BlackRock Investment Institute (BII). Un point de vue partagé par Fidelity. Selon la société de gestion, avec le retournement des vents contraires de l’an dernier et malgré l’incertitude commerciale entre la Chine et les États-Unis, il y a des raisons de croire en une poursuite de la reprise de la croissance mondiale au quatrième trimestre 2019, en comparaison au quatrième trimestre 2018. Paras Anand, directeur de la gestion d’actifs, Asie-Pacifique chez Fidelity International, commente : « Pour l’instant, l’économie mondiale plie mais ne rompt pas. Dans cet environnement, nous suggérons de privilégier la prudence dans les portefeuilles tout en conservant une exposition aux actifs risqués. » Unigestion enfin affiche un plus grand optimisme : « Nous constatons actuellement un trop grand pessimisme sur les marchés, alors que les premiers signes d’une amélioration se dessinent. Avec le nouveau président de la BCE réclamant plus de dépenses budgétaires, un euro extrêmement bas et une exposition moindre à la guerre commerciale, nous pensons que les actifs de croissance européens pourraient devenir plus attractifs. Notre foi en l’avenir exige davantage de signes positifs, mais nous avons déjà commencé à réduire notre positionnement défensif en Europe. »