La Suède veut gérer dans la durée

L’absence de confinement suscite la critique des pays touchés.

La Suède, pays de 10,3 millions habitants où aucun confinement n’a été décrété, décomptait le 7 avril 7 693 cas d’infection et 591 décès. Pourquoi citer le pays en exemple d’un confinement inutile ?

Plus de 100 contaminé/es décèdent en 24 heures, annonce le 7 avril l’Agence de santé suédoise. Cette nation du milieu chez ses voisins nordiques est donc plus frappée qu’en Norvège, en passe de déconfinement, et en Finlande, en état d’urgence depuis le 16 mars où le président et sa femme sont tous deux contaminés.
Après une courbe relativement plate des malades, puis une remontée suivie d’une « légère diminution du nombre de nouveaux cas quotidiens au cours des derniers jours », l’agence de santé suédoise ne veut pas parler de pic atteint.

Gérer sur la durée
Jamais confinée, la population a simplement été incitée à « prendre [ses] responsabilités » et « à suivre les recommandations des autorités sanitaires ». Au pays inventeur de Skype et de Spotify, le télétravail est simplement « recommandé ». Au pire ont-elles interdit des rassemblements de plus de 50 personnes et les visites dans les maisons de retraite. L’économie suédoise n’a donc connu aucun coup d’arrêt brutal. Restent ouverts les restaurants, les salles de sport, les écoles et les collèges (mais les universités et les lycées, eux, sont fermés). Pourquoi garder les écoles ouvertes ? « L’absentéisme creuserait et renforcerait à long terme les inégalités sociales », selon la ministre de l’Enseignement secondaire.
Mis en cause par le reste de l’Europe, le royaume ne se sent nullement fautif : la ministre de la Santé Lena Hallengren se défend de l’accusation de passivité. Les Suédois/es « gèrent la crise sur la durée », reconnaît un diplomate à Stockholm. La structure de la société l’y aide : les mœurs suédoises ne privilégient guère le bisou, les familles ne vivent pas dans la promiscuité – 52 % des foyers ne comptent qu’un seul habitant, ce qui ne se voit nulle part ailleurs dans le monde. Pas de Tanguy : on quitte le foyer familial vers 18 ou 19 ans et les personnes âgées vivent seules. Comme le relève L’Express, les « Vikings » d’Astérix ignoreraient-il la peur ? Qui n’évite pas le danger.

 

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