Les savoir-faire des autochtones d’Amérique latine, essentiel face à la crise.

Retour aux sources. Alors que la pandémie covid-19 sévit sur le globe depuis des mois, les autochtones d’Amérique latine, eux aussi, n’ont pas été épargné.es. Si jusqu’ici, on a insisté sur leur vulnérabilité, réelle, ces populations n’ont pas hésité à retrouver leur savoir-faire et leurs traditions en vue d’atteindre une autonomie maximale. Retour sur ces autochtones à la recherche de leur savoir d’antan pour faire face à la crise.

Retourner aux fondamentaux pour atteindre l’autonomie
Chassez le naturel, il revient au galop. Nombre de jeunes Amérindien.nes ont décidé de réhabiliter leurs savoir-faire comme la pêche ou l’agriculture. Soumis.es à un confinement strict, notamment au Panama – une heure pour faire ses courses, contrôles policiers fréquents –, certain.es ont dû se remettre à la tâche, cultiver la terre par exemple, puisque certains territoires sont bien trop éloignés des lieux de vie. De plus, si de la nourriture est bien livrée au Panama, tout le monde n’en bénéficie pas. S’établit alors une hiérarchisation, celles et ceux qui possèdent les maisons en bois – comprenez les pauvres – passent avant. Les autres, c’est selon. D’où la nécessité de produire soi-même.

D’ailleurs, d’après l’Organisation des nations unies, les plus autonomes sont celles et ceux qui s’en sortent le mieux : « Les communautés autochtones qui réussissent le mieux à résister à la pandémie de covid-19 sont celles qui ont atteint l’autonomie, ce qui leur permet de gérer leurs terres et leurs ressources, et d’assurer la sécurité alimentaire grâce à leurs cultures et à la médecine traditionnelle. » Médecine traditionnelle, car l’accès aux soins relève d’un parcours du combattant pour ces Amérindien.nes, bien trop éloigné.es des établissements de santé majeurs. S’y rendre prendrait plusieurs heures.

S’inspirer de la médecine traditionnelle
On a beaucoup à apprendre des autochtones. L’après covid-19 ne signifiera pas pour autant, hélas, la fin des pandémies. À l’avenir, se rapprocher de leurs savoirs, notamment les propriétés de diverses plantes médicinales, favorisera la lutte contre les pandémies. Le Canada en est l’exemple, puisque le pays répertorie au moins 500 plantes médicinales utilisées par les autochtones, ce n’est qu’une partie. Pour le reste, un lien avec ces populations se révèle indispensable en vue d’élargir nos connaissances sur ce type de plantes. GW

L’Afrique lucide

Pourquoi le Sénégal – 2 544 cas et 26 décès – est-il l’un des pays du monde, pas seulement d’Afrique, les moins touchés ? On ne le sait pas vraiment. Faute de tests, peut-être les Sénégalais sont-ils des porteurs asymptomatiques ou presque, aidés par la jeunesse de la population – 52 % ont moins de 20 ans. Chaleur, BCG administré à plusieurs générations et… chloroquine, médicament courant en Afrique, sont-ils les « recettes » de l’innocuité sénégalaise ? En tout cas, le « cocktail Raoult » (le professeur turbulent a grandi au Sénégal) fait merveille : pour des patient.es peu atteint.es, l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine les remet sur pied. Si leur état s’aggrave, le médicament limite la gravité du mal. Si l’on ajoute que le Sénégal a fermé ses frontières avant même de déplorer ses premiers morts, on a à peu près cerné l’intelligente gestion de l’épidémie. D’autant que l’État et le corps médical avaient anticipé, avec comité de pilotage, bâtiments conçus pour isoler les patients, formations. Alors que le monde occidental redoutait l’hécatombe en Afrique, l’écrivain sénégalais Felwine Sarr notait que « les Européens s’inquiètent pour nous, alors qu »ici nous nous inquiétons pour eux ». OM

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