Ère covid, ère de la récession

Le FMI a revu à la baisse ses perspectives de l’économie mondiale : – 4,9 % pour 2020. France : – 12,5 %

Pire que prévu. Mercredi 24 juin, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses perspectives de l’économie mondiale pour l’année 2020.

La faute au fléau coronavirus-2 qui a stoppé net l’activité mondiale. Tous les pays sont touchés, la France, elle, devrait subir une chute de son PIB de l’ordre de 12,5 %. L’Amérique latine n’est pas épargnée, loin de là, mais la Chine éviterait la récession.
« Une crise sans précédent ». Le FMI n’a pas mâché ses conclusions lors de son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale 2020. Alors que l’institution prévoyait une baisse de l’activité mondiale de 3 %, c’est finalement une récession bien plus profonde qui nous attend. Le FMI table sur une chute de 4,9 % de l’activité économique mondiale. Une projection inquiétante due à l’effet jusqu’ici sous-estimé de la covid-19 : « La pandémie a eu un impact plus négatif que prévu sur l’activité économique au premier semestre et le retour de la croissance sera plus graduel qu’anticipé », a précisé l’institution basée à Washington.

À titre de comparaison, la récession mondiale de 2009, qui était alors la pire depuis soixante-dix ans, avait été de 0,1 %. Quand on vous dit que c’était mieux avant. Pour la reprise, en 2021, la croissance mondiale devrait s’élever à 5,4 % et non 5,8 % contrairement aux projections réalisées en avril.

La zone euro en première ligne
L’Europe, à l’origine d’un confinement drastique, serait l’une des régions du globe les plus touchées. D’après l’institution fondée en 1945, la zone euro connaîtrait un effondrement du PIB d’environ 10,2 % pour 2020. Tous les pays européens devraient subir – plus ou moins – le même sort : – 12,5 % pour la France, – 12,8 % pour l’Espagne et l’Italie, ou encore – 10,2 % pour le Royaume-Uni. De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis verraient leur PIB diminuer de 8 %.

Décrit il y a encore quelques semaines comme le nouvel épicentre de la pandémie, l’Amérique latine essuierait, elle aussi, une intense contraction de son activité économique, notamment le Mexique et le Brésil. Le FMI a laissé entendre une chute du PIB de 10,5 % pour les Mexicains, de 9,1 % au pays de Bolsonaro, dans lequel l’épidémie n’a d’ailleurs toujours pas été maîtrisée.

Enfin, seule la Chine – berceau de la covid-19 – échapperait à la récession. Ou presque. Dans cet empire qui fut adepte de la croissance à deux chiffres au milieu des années 2000, un PIB positif minoré revient à une catastrophe nationale. L’an passé, le pays affichait une croissance de 6 % du PIB. Alors certes, la Chine devrait éviter la récession, une exception durant cette année covid, mais le pays partait de très haut, c’est dire la violence de cette crise. Un air de Grande Dépression. GW

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