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L’indice mondial de l’innovation place la France au douzième rang
L’innovation et la recherche sont autant d’indicateurs de choix pour juger du dynamisme d’une économie et d’un secteur industriel et scientifique national. Comme chaque année, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) a révélé son indice mondial de l’innovation. En pleine progression, la France gagne quatre rangs (12e) et dépasse désormais la Chine.
Depuis treize ans, l’Ompi, l’institut européen d’administration des affaires (Insead) et l’université de Cornell aux États-Unis, établissent leur palmarès mondial de l’innovation. Un classement établi à partir des résultats et de la santé de l’innovation dans près de 130 pays et économies du monde entier, avec pour juges quelque 80 indicateurs (environnement, politique, éducation, perfectionnement des entreprises…). L’édition 2020 de cet indice, publiée le 2 septembre et scrutée de près par les observateurs, témoigne d’une belle et significative progression de la France. Seizième l’an passé, l’hexagone gagne quatre rangs et se classe douzième. Les premières places restent cependant encore loin. Parmi les « pays à revenu élevé » retenus par l’indice, dont fait partie la France, le top 11 se compose dans l’ordre de la Suisse, la Suède, les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, Singapour, l’Allemagne, la Corée du Sud et Hong Kong. Malgré tout, le bond français est à souligner. D’autant plus que, fort symboliquement, la France repasse devant la Chine au palmarès, laquelle se classe désormais 14e. Grâce à sa dynamique, l’hexagone compte parmi les pays témoignant de résultats d’innovation « au-delà des attentes compte tenu du niveau de développement ». Une progression notable, mais loin d’être inattendue.
Lumière sur l’innovation
À coup de réformes, de fonds et de mesures de soutien aux innovateurs et aux entreprises, la France s’est lancée ces dernières années à la conquête de l’innovation. Preuve en est, elle est passée en 5 ans du 21e au 12e rang de l’indice de l’Ompi. Et ce grâce, en particulier, aux moyens à disposition pour innover en France. Un effort public incarné notamment par la Banque publique d’investissement (Bpifrance), qui dynamise l’innovation et les créations d’entreprises. La Station F à Paris, l’un des plus grands campus de start-up dans le monde, ou le plateau de Paris-Saclay et son pôle technologique et universitaire grandissan, sont autant de symboles de la culture de l’innovation qui s’empare de l’économie française. Le crédit impôt recherche, créé dès 1985 et récemment élargi en 2013 et 2014, donne le moyen aux entreprise de toute taille de déduire de leurs charges fiscales des dépenses de R&D. Le crédit d’impôt d’innovation, extension du CIR réservée aux PME, s’applique sur les dépenses nécessaires à la conception de prototypes et d’installations pilotes de produits nouveaux. Outre les mesures fiscales, des entités comme Bpifrance et ses implantations régionales accompagnent les entreprises dans leurs projets d’innovation, de même que les collectivités territoriales. Le gouvernement participe également de cette dynamique, notamment avec la création en 2018 du Fonds pour l’innovation et l’industrie (FII), doté de 10 milliards d’euros, visant à « garantir la souveraineté scientifique et technologique de notre pays ainsi que son développement économique ».
Dans son compte rendu, l’indice mondial de l’innovation ajoute que la France compte parmi les 10 premiers pays en termes d’entreprises mondiales à forte intensité de R&D, ainsi que de qualités de publications scientifiques de la part des chercheurs dans le secteur privé. Une réussite incarnée par les cinq pôles scientifiques et technologiques français, classés parmi les 100 principaux pôles mondiaux, avec Paris qui pointe à la dixième place.
L’innovation et la R&D sont bel et bien devenues des richesses et des moteurs pour notre économie. Et les pouvoirs publics ont bien saisi les enjeux. À l’ère des start-up, le label French Tech est décerné depuis 2014 aux métropoles reconnues pour leur riche écosystème entrepreneurial et innovant. L’innovation écologique et technologique est aujourd’hui au cœur du plan de relance du gouvernement annoncé pour cette rentrée. La dynamique continue.
Adam Belghiti Alaoui