Une ordonnance à 600 millions de dollars…

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Le président Trump soigné par anticorps sert de cobaye prestigieux à une thérapie que la France maîtrise depuis longtemps.

Olivier Magnan, rédacteur en chef

Donald Trump a beau se révéler un patient impatient, comme tous les puissants de ce monde il doit se plier aux effets d’un virus dont on ne sait pas même s’il est vivant au sens organique du terme. Certes, il s’y plie à sa manière, consomme des milliers de litres de carburant pour se faire transporter dans le meilleur hôpital du pays et mobilise des dizaines de médecins parmi les meilleurs praticiens d’Amérique. Mais le coronavirus, à la manière de l’esclave qui susurrait à l’oreille du tyran romain en plein triomphe « Souviens-toi que tu es mortel », lui rappelle que cette erreur de l’histoire de la démocratie qu’est Donald Trump n’est qu’un fétu d’humain. Comme l’Anglais Johnson, comme l’Italien Berlusconi, comme le Brésilien Bolsonaro et quelques ministres russes, ces grands négateurs de l’épidémie ennemis des masques et addicts aux poignées de mains – aucune femme dirigeante n’a commis l’indélicatesse de se laisser contaminer, sauf peut-être Mme Thatcher si elle était de ce monde… – découvrent que leur pouvoir n’est pas tout-puissant et qu’aucun dieu ne les protège (il sera temps pour eux de voir dans leur guérison à venir l’action du divin…).

Car ces gens-là ne mourront pas, et loin de moi l’idée de le souhaiter !

Ces gens-là n’entrent pas dans la catégorie des personnes à risque – le million de morts depuis le début de la pandémie sont dans l’immense majorité de vieilles personnes fragiles, pas tout à fait le profil de Trump, même si, à 74 ans et à 110 kilos, il est plus exposé que d’autres. Mieux, ils bénéficient des meilleurs pronostics grâce au savoir-faire des soignants qui ont appris de la maladie. Trump, tout particulièrement, sera sans doute sous peu sur pieds grâce, non pas au vaccin que même l’américain Moderna n’est pas près de diffuser, mais aux anticorps de Regeneron. Les anticorps sont les vecteurs du système immunitaire, les têtes chercheuses du virus capables de le neutraliser dans certaines conditions. Ils allègent ainsi la charge virale du patient et offrent donc un meilleur terrain pour des soins plus efficaces.

Si cette thérapeutique est efficace dans le cas du maître du monde, elle assurera, outre la fortune des actionnaires de Regeneron, le succès de tous les autres labos engagés dans la voie du traitement par anticorps, peu nombreux. Parmi eux, le français Xenothera dont nous ne cessons de parler à travers articles et éditoriaux dans ÉcoRéseau Business et sa lettre associée : depuis les tout débuts de la crise sanitaire, la biotech de Nantes, emmenée par la docteure Odile Duvaux, a cherché par tous les moyens à promouvoir son anticorps de synthèse, depuis longtemps abstrait de la nécessité de le produire à partir d’anticorps de contaminé·es, contrairement à ce que l’on sait de la technologie de Regeneron Pharmaceuticals. À force d’entregent, la courageuse dirigeante a réussi à obtenir jusqu’à 8 millions d’euros pour mettre sur pied depuis juillet une batterie de tests sur cohortes, nécessaires pour obtenir l’autorisation de soigner enfin les vrai·es malades. Dans le même temps, Regeneron Pharmaceuticals a reçu 600 millions de dollars de la part du gouvernement américain pour développer ce traitement !

Vous lisez bien. Si Trump voit sa charge virale jugulée et revenir dans sa campagne auréolé du prestige du président courageux guéri par la science américaine, ce sera au prix de 600 millions de dollars réglés par son administration. Pendant ce temps, la chance historique de l’Europe, avec la France en épicentre, de produire suffisamment de doses – car l’anticorps Xenothera est déjà industrialisé –, reste marginalisée au nom des protocoles sécuritaires délirants qui ne servent que les puissants laboratoires pharmaceutiques engagés dans la production d’un vaccin aléatoire.

Il aura sans doute suffi d’un cobaye, Trump, pour que les États-Unis, par le vaccin ou l’anticorps, restent la nation souveraine de la santé humaine.

Aurait-il fallu que notre masqué président Macron teste l’anticorps Xenothera pour que la face du monde contaminée en soit changée ? Peut-être. Mais le président français respecte suffisamment les gestes barrières pour ne pas avoir eu à offrir son corps à l’humanité…

Olivier Magnan

1 COMMENTAIRE

  1. Au contraire, notre président est probablement un soutien objectif du candidat vaccin de Sanofi-Pasteur, ce qui lui interdit de promouvoir un traitement concurrent.

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