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Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a annoncé la création d’un dispositif pour réduire les loyers des entreprises en difficulté.
En attendant un potentiel et très évoqué reconfinement, au moins partiel, le gouvernement soigne son soutien aux entreprises en pleine crise. Après les PGE, le chômage partiel, les reports de charges, le renforcement du fonds de solidarité et la réduction des impôts de production, place à la réduction des loyers. C’est Bruno Le Maire qui l’a annoncé ce lundi 26 octobre devait l’Assemblée nationale : l’État va dégainer un dispositif fiscal pour aider les entreprises à payer leurs loyers.
Il y a deux mois, le gouvernement présentait en grande pompe son plan de relance de 100 milliards d’euros sensé permettre à la France de rebondir face à la récession. Si une étape significative a été franchie, avec le vote par l’Assemblée nationale du plan et de ses milliards, l’urgence semble aujourd’hui ailleurs, à l’heure où les nouvelles mesures de restriction se succèdent chaque semaine. Il en est une qui se précise : le passage au télétravail à très haute dose, pour lequel la ministre du Travail Elisabeth Borne lance un appel : « Dans le contexte actuel de l’épidémie, même si on est bien protégé en entreprise, il y a les déplacements, il y a ce qu’on fait en marge du télétravail, et donc il faut aller au maximum sur le télétravail pour les postes qui le permettent. » Une situation d’urgence et une nécessité d’agir relayées par le patron de Bercy devant l’Assemblée : « Nous ne voulons pas ajouter plus de crise économique à plus de crise sanitaire. Nous voulons protéger du point de vue sanitaire et continuer à travailler. » Venu devant le député·es pour défendre les crédits du plan de relance, Bruno Le Maire a surtout annoncé avoir remis sur la table des dispositifs mis en place au plus fort de la crise au printemps, notamment les rendez-vous hebdomadaires avec les filières. Et le lancement prochain d’un dispositif concentré sur les loyers des entreprises.
Pression sur les bailleurs
Concrètement, des filets de sécurité doivent être mis en place, en ciblant les loyers payés par les entreprises en difficulté, comme l’a expliqué le ministre : « Nous mettrons en place un dispositif fiscal pour inciter les bailleurs à réduire leurs loyers. Je préciserai les règles du dispositif dans le courant de la semaine. Cela correspondra exactement à ce que demandaient les entreprises les plus fragilisées par la crise. » Le dispositif reste donc à détailler, il devrait prendre la forme d’un crédit d’impôt dirigé vers les bailleurs, notamment dans l’hôtellerie et la restauration, comme les professionnel·les de ces secteurs le réclament depuis des mois.
En perspective donc, un peu de répit pour les entreprises particulièrement touchées, à commencer par les commerces « non essentiels », qui ont fermé deux mois durant le confinement, et les restaurateur·rices freiné·es par les mesures de couvre-feu. Et pour cause : le loyer est le plus souvent le deuxième poste de dépenses pour ces indépendant·es. L’initiative du gouvernement est d’autant plus bienvenue que des conflits sont nés, entre entreprises et bailleurs, concernant le paiement des loyers du confinement et le niveau des loyers à payer à l’avenir.
Les mesures de soutien aux entreprises et à l’économie se multiplient, pendant que les restrictions sanitaires se précisent. En s’adressant aux député·es, le ministre de l’Économie a ainsi lancé : « Si de nouvelles mesures sanitaires devaient être prises dans les jours qui viennent, nous vous proposerions d’augmenter les crédits des dispositifs de soutien à notre économie ». Annonce prémonitoire ?