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Depuis mars et jusqu’à la troisième semaine d’octobre, 567 PSE ont été initiés.
Depuis le 28 octobre et l’annonce du reconfinement national par Emmanuel Macron, les entreprises françaises se retrouvent une nouvelle fois dos au mur. La Direction d’Animation de la recherche des Études et des Statistiques (Dares) a publié un énième bilan de la situation sur le marché du travail en France. Et y a abordé notamment les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE). En pleine tempête sanitaire depuis mars, le nombre de PSE a bondi. Bien supérieur à ce qui avait été observé un an auparavant. Chiffres clés.
Serrer les dents, encore et encore. Habituellement optimistes, les chef·fes d’entreprises ont vu leur niveau de moral baisser durant le mois d’octobre, même avant l’annonce officielle du reconfinement. Ils·elles le sentaient sans doute venir. Depuis le début de la crise sanitaire (mars) jusqu’à la troisième semaine d’octobre, la Dares indique que le nombre de PSE initiés s’est élevé à 567. Ce qui porte le nombre total de ruptures de contrats envisagés à un peu plus de 62 000. Soit « plus du double de ce qui avait été envisagé sur la même période en 2019 (25 500 ruptures). » Pour rappel, il s’agit pour le moment de PSE initiés, les ruptures de contrats peuvent encore être actualisées et révisées. Motif d’espoir, le nombre de PSE initiés a toutefois reculé à partir de mi-octobre, environ 20 procédures les semaines des 12 et 19 octobre, contre 34 en moyenne entre septembre et début octobre.
Des divergences selon les régions et les secteurs
L’Ile-de-France, qui avait déjà été pointée du doigt par l’Insee comme étant la région la plus à la traîne – économiquement parlant –, se retrouve de nouveau mauvais élève. Au niveau des ruptures de contrats envisagées, la région francilienne semble la plus affectée avec environ 47 % des ruptures. Complètent le podium des cancres l’Occitanie (12 %) et les Hauts-de-France (10 %).
Pour la taille des entreprises, les plus grandes (+ de 1 000 salarié·es), se révèlent surreprésentées parmi les ruptures de contrats, environ 44 % du total des ruptures envisagées. En Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, quatre PSE sur dix sont liés aux secteurs du commerce et de la réparation automobile. Plus globalement, les secteurs qui souffrent le plus de ruptures de contrats s’avèrent l’industrie manufacturière (41 % des ruptures envisagées), le commerce et la réparation automobile (23 %). Puis, dans une moindre mesure, suivent les secteurs des activités spécialisées, scientifiques et techniques (9 %), du transport et entreposage (6 %), de l’hébergement et de la restauration (6 %).
Le chômage partiel tente de limiter la casse
« Quoi qu’il en coûte », a de nouveau martelé le Président de la République Emmanuel Macron lors de son allocution du 28 octobre. Cela passe notamment par le prolongement du dispositif d’activité partielle. D’ailleurs, d’après les données de la Dares, 1,1 million de salarié·es auraient été en chômage partiel au mois de septembre 2020. Pour un total de 72 millions d’heures chômées.
1,1 million en septembre, c’est moins que tous les mois précédents : 1,3 million en août, 1,9 million en juillet, 3,5 millions en juin, 7,2 millions en mai, et 8,6 millions en avril, précise le service de statistiques du ministère du Travail, quant au nombre de salarié·es qui ont bénéficié du dispositif de chômage partiel. Des chiffres qui dépendent des sauts d’humeur de la situation sanitaire qui – hélas – semble de nouveau piqué sa crise en cette fin d’année… GW.