L’État « à la française » ne donne pas sa place à l’initiative, à l’immédiateté et à l’action individuelle.
C’est vendredi. Les raies rient et le temps est à la réflexion. Et je m’interroge sur ce qui rend si difficile en France la rapidité de l’action publique, l’adaptation en « temps réel » face aux crises, la capacité de mobilisation collective.
Les régimes autoritaires imposent une ligne. On musèle et on réprime. L’ordre et la centralisation dominent, qu’importe le respect de l’information, la liberté, l’éthique. C’est détestable et clair.
Les régimes du « chacun pour soi et ensemble » fonctionnent à base de solidarités variables, d’une culture de la « démerde » et d’un égoïsme peu tempéré quand il s’agit de solidarités. On forme un rassemblement d’individus responsables de leurs propres vies, pour le meilleur et pour le pire.
Vient notre culture européenne de la solidarité, de la priorité à l’entraide. Cette supériorité morale s’avère une faiblesse quand il y a urgence. L’initiative des individus ne fonctionnent pas face à une administration autocentrée. L’État « à la française » ne donne pas sa place à l’initiative, à l’immédiateté et à l’action individuelle. Et les citoyens sous dépendance ont du mal à devenir les initiateurs de leurs propres solutions. Le « génie français » brille de son esprit social mais semble en panne d’inspiration face à pareille crise.