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À l’approche de l’été, Emmanuel Macron et son gouvernement préparent un déconfinement par étapes.
Il y a près d’un an, la France se déconfinait progressivement à partir de la mi-mai, à quelques semaines de la période estivale. En 2021, rebelote : l’exécutif devrait tenir un calendrier de réouverture progressive indexé sur la baisse de la pression hospitalière et sur les progrès de la vaccination. Pour autant, rien n’est acté et l’hypothèse d’agendas différents selon les territoires n’est pas exclue.
Les entreprises et les Français·es devront encore attendre pour être fixé·es sur le sort de leur rythme de télétravail et de leurs vacances d’été. En pleine période d’incertitude et de tension sanitaire causées par les variants, l’exécutif planche sur la stratégie du déconfinement. Emmanuel Macron s’est lui-même placé face au casse-tête du calendrier, en annonçant lors de son allocution du 31 mars une réouverture progressive du pays « dès la mi-mai ». Le chef de l’État s’est engagé « à ouvrir avec des règles strictes certains lieux de culture », ainsi que les très attendues terrasses de cafés et de restaurants. La date annoncée du 15 mai approche, à l’heure où le cap symbolique des 100 000 morts de la covid vient d’être franchi en France. Lors de son échange en visioconférence avec une quinzaine de maires de villes moyennes, le président de la République a présenté un déconfinement qui devrait se dérouler en plusieurs phases, et faire l’objet d’une concertation avec les élu·es locaux·les. Déjà, l’exécutif semble vouloir tempérer les ardeurs et préparer les esprits à un déconfinement lent et maîtrisé.
Stratégie progressive
Si, face aux contraintes, la lassitude des Français·es et l’impatience des entreprises se font de plus en plus fortes, le gouvernement garde son cap. Et promet mais avec prudence, à l’instar de Bruno Le Maire qui précise que le démarrage de la réouverture à partir de la mi-mai « fait partie des hypothèses », et n’est donc pas gravé dans le marbre. L’exécution du déconfinement sera clé, afin d’éviter un nouvel été de propagation du virus et de relâchement menant à un reconfinement en octobre/novembre. Une chose est sûre : tout ne va pas rouvrir et le degré de réouverture et de levée des restrictions sera dicté par la pression hospitalière, la montée en puissance de la vaccination, mais aussi l’analyse de l’efficacité des mesures prises ces dernières semaines.
Pour les écoles, le calendrier de réouverture des établissements – le 26 avril pour les maternelles et élémentaires et le 3 mai pour les collèges et lycées – ne devrait pas bouger. Les demi-jauges devraient néanmoins demeurer la norme pour les lycées. Pour le reste, l’exécutif joue la montre et tient à donner de bonnes nouvelles, à commencer par l’accélération de la campagne vaccinale. (jeudi 15 mars, le cap des 12 millions de primo-injections était atteint, soit 2 millions de plus que prévu à ce stade). En prime, la France va recevoir 7 millions de doses supplémentaires des vaccins Pfizer/Moderna au deuxième trimestre. Pour la suite, le gouvernement prévoit 20 millions de première injection à la mi-mai et 30 à la mi-juin. Comme l’a rappelé Bruno Le Maire, « la première des priorités, c’est d’abord de réussir la victoire contre le virus ».
Attentes élevées
Pour les entreprises et les milieux économiques, la réouverture et la levée des restrictions sont dans tous les esprits. Elles sont même une urgence pour des secteurs au bord de la rupture, comme la restauration, l’événementiel et la culture, à l’image des musées sous cloche depuis plusieurs mois. Les images en provenance du Royaume-Uni, de Suisse ou de Belgique consacrées notamment à la réouverture des terrasses de bars et cafés, n’arrangent rien. « Mieux vaut ouvrir avec des contraintes sanitaires que de ne pas ouvrir du tout », a encore plaidé lundi le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. « Le pic des hospitalisations n’a pas encore été atteint, ce qui signifie que nous avons encore devant nous des jours très difficiles », a tempéré mercredi Gabriel Attal. Le porte-parole du gouvernement a tout de même promis, dans un entretien aux Echos, que « certains lieux culturels et certaines terrasses rouvriront à la mi-mai. Par la suite, l’augmentation du nombre de personnes vaccinées nous permettra d’autres réouvertures, progressivement. Nous emploierons des critères rationnels, de bon sens, en distinguant les lieux extérieurs et intérieurs, ceux où l’on circule ou pas, ceux où il est nécessaire de retirer son masque ».
Pour préciser cette trajectoire de déconfinement, Emmanuel Macron a présidé jeudi une réunion interministérielle sur les « protocoles sanitaires envisagés pour la réouverture progressive des différents lieux accueillant du public ». Là encore, il faudra attendre pour en savoir plus. Jean Castex a annoncé l’accélération du rythme des injections, clé de la sortie de la crise. Les représentant·es de certaines professions (enseignant·es, policier·ères…), âgé·es de 55 ans et plus, auront droit désormais à des créneaux de vaccination. Ce qui représente 400 000 « vaccinables » de plus.
ABA