L’automobile, demain

L’État entend moderniser la filière automobile pour la rendre plus compétitive. Comment ?

On se souvient de « l’avion vert » à émission zéro carbone plébiscité par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Lors de son discours le 26 mai. Bon. Le Président de la République, lui, a annoncé un vaste plan de soutien à la filière automobile pour amortir le choc Sars-CoV-2. Au-delà du rebond, le gouvernement entend bien accompagner le secteur automobile vers une industrie plus verte et compétitive. Et ce n’est pas un oxymore.

Le secteur automobile est frappé de plein fouet par la crise sanitaire, alors Emmanuel Macron sort l’artillerie lourde. Un plan massif de 8 milliards d’euros pour sauver toute la filière avec, pour contreparties à charge des constructeurs, la relocalisation de la production à valeur ajoutée et le maintien de la totalité de la production industrielle sur les sites français. Dans le cadre de ce plan de soutien, un fonds de 200 millions d’euros, opéré par Bpifrance, pour encourager l’investissement a été créé. Par conséquent, tous les acteurs liés au secteur automobile pourront déposer leur projet sur une plate-forme adéquate afin de bénéficier des subventions. La date butoir est fixée au 31 juillet 2020.

Moderniser et verdir l’industrie automobile
Les subventions versées serviront à financer des investissements tournés vers les modèles économiques d’avenir. Parmi les projets éligibles : une diversification par des innovations de produits ou procédés, une transformation numérique, ou encore une modernisation et amélioration de la performance environnementale des sites de production. Préparer l’industrie automobile du futur en quelque sorte, « le plan d’avenir de l’automobile du xxie siècle », a estimé Emmanuel Macron.

En filigrane, toujours garder en tête cet esprit de compétitivité. D’un côté, les entreprises se doivent de procéder à des investissements qui accéléreront les démarches d’automatisation et de numérisation de leurs procédés industriels (essentiel pour se démarquer de leurs concurrents). De l’autre, l’État doit se montrer à la hauteur des ambitions annoncées et notamment produire plus d’un million par an, sous cinq ans, de véhicules électriques, hybrides rechargeables, ou hybrides. Un pari ambitieux, qui exigera l’installation de milliers de bornes électriques sur le territoire. Sur ce point, le gouvernement a tablé sur un objectif de 100 000 points de recharge déployés en France d’ici à 2021. De beaux horizons en perspective, du moins sur le papier. Car PSA et Renault doivent auparavant écouler, concevoir, réorganiser sur des marchés exsangues. Et ce génie-là ne se subventionne pas.

Geoffrey Wetzel

 

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