Temps de lecture constaté : 2’10
Relancer la France n’est plus affaire de partis…
Ce fut long, mais essentiel. Depuis qu’Édouard Philippe l’a mis en place, le rituel télévisé Premier ministre + ministres concernés que closent les questions des journalistes (pas méchantes du tout) fonctionne bien. Quitte à servir de tremplin pour les inconnus du gouvernement, tel Clément Beaune, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères – en l’occurrence Jean-Yves Le Driant. Le jeune ministre passa brillamment son grand oral, jusqu’à prendre le temps de se passer les mains au gel hydroalcoolique avant chaque intervention. Ce fut même le grand oral de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, qui décroche la part belle du plan de relance à la tête d’un ministère désormais en première ligne.
Quels pros ces hommes et femmes masqué.es ! Et quels exposés ! Pas une fausse note, décidément, quand 100 milliards (dont 40 % financés par l’Union européenne) viennent alimenter un discours positif : pas une entreprise sacrifiée, pas un jeune laissé sur le carreau. C’est bien sûr une formule. La flambée de chômeur.euses ne se résorbera pas dans l’instant, des milliers d’entreprises vont disparaître – d’autres se créent déjà –, l’hexagone ne sera pas apuré avant 2050, mais la dynamique est indubitablement lancée sous la houlette d’un Premier ministre que l’on sent passionné par son sujet. Un simple détail qui en dit long : l’Occitan appelle ses ministres par leur prénom et les tutoie en direct ! Une première… Un homme chaleureux qui va passer du temps, dit-il, à contrôler la mise en musique de son plan : gare aux ministres qui ne suivront pas la cadence des dépenses !
Les contempteurs ne manqueront pas de jouer les blasés : impossible que ce plan France Relance qui rime si fort replace vraiment le pays meurtri, ça rime aussi, sur l’orbite de la réussite et du développement. Ce serait faire preuve de naïveté. Eh bien ? Adhérer serait-il naïf, la confiance tant appelée par Jean Castex comme moteur indispensable à la réussite de son plan a besoin d’un peu de candeur. C’est par la confiance que les Français.es protégé.es par la manne financière iront puiser dans leurs 100 milliards d’épargne, ce que ce gouvernement avoue espérer sans langue de bois. Il serait pourtant dommage, en l’occurrence, que les pessimistes et les antitout ne sapent le moral que cette politique de l’offre est en train de redonner à la France.
Politique de droite ? De gauche ? Vraiment ? Le brouillage des cartes partisanes d’Emmanuel Macron démontre que son but est atteint : allez constituer une force de gauche et de droite après ça. Contre ça. Les milliards de la relance sont en train de dissoudre ce qui restait des partis. De bon augure pour Macron 2022 : dire qu’il a fallu 30 000 morts pour lui redonner un ticket présidentiel.
Olivier Magnan