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Le parc éolien a progressé de 11 % en 2019 par rapport à 2018.
L’éolien craint le trou d’air. La faute à la crise sanitaire, France énergie éolienne (FEE) s’inquiète sur l’allongement de certains projets de parcs éoliens en France, dans son Observatoire de l’éolien. Malgré tout, l’organisme revient sur les enseignements à retenir de l’année 2019, qui progresse sur tous les plans par rapport à 2018 : une part plus élevée de l’éolien dans la production d’électricité, un secteur qui stimule l’emploi ou encore le développement progressif et continu du parc éolien dans le pays. France énergie éolienne compte aussi sur le gouvernement pour faciliter l’ancrage du secteur sur le territoire.
Le parc éolien poursuit son envol. Par rapport à 2018, il aurait même progressé de 11 %, relate l’Observatoire de l’éolien publié en début de semaine. En 2019, ce sont 8 000 éoliennes supplémentaires qui ont été installées sur le sol français. Résultat, la part de l’éolien dans la production totale d’électricité en France s’est élevée à 6,3 % en 2019, soit une hausse de 21 % en référence à l’année précédente. Même si le nucléaire continue à marquer son hégémonie dans la production électrique française, environ 70 %, bien loin devant l’hydraulique (11 %). La France se classe au quatrième rang des pays européens les plus « éoliens », derrière le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne.
Bénéfique pour l’emploi
Quand l’écologie et l’économie ne font qu’un. Car oui, le secteur éolien ne cesse de stimuler l’emploi : en 2019, l’étude rapporte une progression de l’ordre de 11 % par rapport à 2018. Plus globalement, pas moins de 20 000 personnes travaillent dans le secteur. Probablement « 50 000 en 2028 », a estimé Nicolas Wolff, le président de France énergie éolienne. Encourageant.
Une hausse des emplois qu’explique en partie le début de construction du premier parc éolien en mer dans la ville de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Dont la capacité devrait atteindre les 480 mégawatts. Sans oublier le parc éolien de Fécamp, dont la mise en œuvre est attendue d’ici à 2023. Cette fois-ci, 497 mégawatts. L’éolien se développe, mais a quelque peu été retardé par la crise sanitaire.
L’éolien a besoin du gouvernement
Pas de doute, le secteur se trouve sur la bonne pente. En mai 2020, les turbines ont produit 15 % d’électricité en plus qu’en mai 2019. Et tout cela malgré le fléau Sars-CoV-2. En revanche, la FEE se montre plus pessimiste sur les projets en cours, ceux qui ont dû être stoppés. Il faudra réenclencher le dialogue et les procédures. Problématique lorsque l’on sait que la réalisation d’un projet éolien, soit de l’analyse de la pré-faisabilité à l’exploitation, prend « six à huit ans en moyenne », précise le rapport.
Doit alors intervenir le gouvernement pour lever certaines contraintes, notamment celle de « libérer de l’espace ». Encore aujourd’hui, 47 % du territoire français demeurent interdits à l’éolien. Presque la moitié. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, se dit prête à « simplifier les procédures relatives à l’éolien en mer, sans réduire la place accordée au dialogue avec les parties prenantes, et accompagner le développement des premiers parcs. » Pour l’heure, le gouvernement affiche l’objectif de doubler d’ici à 2028 la capacité éolienne terrestre et de lancer chaque année un appel d’offres pour l’éolien en mer. Un vrai bol d’air. GW.