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Le PIB devrait se contracter de 9 % en 2020. Environ 840 000 emplois seraient perdus.
Où en sommes-nous ? Comme promis, l’Insee nous informe – via sa traditionnelle autopsie économique – sur l’état du pays. Sans doute un peu moins optimiste qu’à l’accoutumée, en témoigne le titre choisi pour cette nouvelle note de conjoncture : Une économie diminuée. Degré d’activité économique, chômage, taux d’épargne des Français·es, tout ce qu’il fallait retenir des prévisions de l’Insee, publiées le 6 octobre.
Après 16 % prévus au troisième trimestre, synonyme de rebond, l’Insee a clairement remis en cause cet élan au regard de l’incertitude sanitaire. Pour le quatrième trimestre, l’institut français tablait sur une croissance de 1 %, peu, mais qui avait le mérite de poursuivre le rebond entamé depuis le déconfinement. Là, les prévisions se montrent plus contenues : « Dans un scénario où, au quatrième trimestre, les services les plus affectés (hôtellerie-restauration, services de transport, activités récréatives et de loisirs) reviendraient à leur niveau d’activité de juin et où l’investissement resterait à un niveau proche de celui du troisième trimestre, la croissance serait nulle en fin d’année », anticipe l’Insee.
Toujours – 9 % pour le PIB, certains secteurs à l’agonie
En fin d’année, « l’activité serait environ 5 % en dessous du niveau d’avant crise », prédit Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Au global, le PIB français devrait se contracter de 9 % en 2020, une récession identique à celle qui était prévue lors du dernier point de conjoncture. En écho aussi à ce à quoi s’attend le gouvernement : une contraction du PIB d’environ 10 % sur l’exercice 2020.
Bien entendu, tous les secteurs ne se retrouvent pas logés à la même enseigne. Mais ceux qui se révèlent les plus affectés tirent l’ensemble de l’économie vers le bas, tant ils peinent à sortir la tête de l’eau. Pour rappel, ces secteurs sèchement frappés par la covid-19 représentaient en 2018 environ 9 % de la valeur ajoutée dont « 4 % pour les services de transports, 1 % pour l’aéronautique, 3 % pour l’hébergement-restauration et 1 % pour les activités culturelles et sportives », remarque l’Insee.
840 000 emplois perdus
Quant au niveau de chômage, il devrait atteindre 9,7 % en fin d’année, ce qui correspondrait à une perte de 840 000 emplois en 2020. Dont 730 000 emplois salariés. Sans oublier la crainte de tous ces jeunes qui rejoignent le marché du travail cette année… Timing délicat !
Une des particularités de cette crise : les ménages français ont épargné. Beaucoup. Un peu moins de 100 milliards d’euros devraient l’être d’ici à décembre 2020. Soit un taux d’épargne de l’ordre de 20 % du revenu disponible, une hausse de 5,4 points par rapport à 2019. Alors le gouvernement se doit de pousser les Français·es à réinjecter l’épargne accumulée dans le circuit économique. À consommer, donc. Pour ce faire, les économistes semblent divisé·es sur la question d’une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Une mesure mise en place en Allemagne, mais dont l’efficacité reste en suspens en France. Puisqu’une baisse de la TVA pourrait favoriser les importations et notamment allemandes. Ne vous méprenez pas, la valse des prévisions n’est pas près de s’arrêter… GW.