Pierre Goguet, président de CCI France
Qui ? Expert-comptable de profession, ancien président de la CCI Bordeaux-Gironde avant son élection à la tête de CCI France en 2017.
« Un bilan contrasté largement sauvé par les mesures gouvernementales »
Prendre le pouls des entreprises suppose qu’elles ont un pouls ! Heureusement, je plaisante, je le sens très bien, mais le diagnostic varie selon les régions, les secteurs et la vocation exportatrice des entreprises. Si je commence par celles-ci, c’est pour constater que l’export, locomotive de l’activité, se traduit par des carnets de commandes exsangues et un manque criant de visibilité. Depuis notre observatoire, nous constatons que 65 % des exportateurs sont en veille et dans les starting-blocks. Heureusement, avec notre partenaire Business France, nous avons mis en place une information essentielle, des webinaires, nous avons lancé une prospection sous forme de programmes d’appels à raison de 250 conseillers mobilisés. Or un signe fort s’en dégage qui montre une dynamique économique globale en Europe – je ne parle pas des États-Unis et de la Chine repliés sur leurs bastions.
Un modèle économique changé favorable aux proactifs
Par secteurs, le bilan est très contrasté. Il est catastrophique pour l’aéronautique qui travaille sur un cycle long de dix ans et dont l’arrêt de l’activité se répercute sur toute une chaîne de compétences. Guère meilleur pour le tourisme, privé des étrangers, mais dont le cycle court promet un redémarrage. En revanche, biotech, composants électroniques et société de services d’accompagnement de la transformation numérique, tout comme l’agroalimentaire à des degrés variables, profitent d’une embellie face à ce pourcentage énorme de 75 entreprises sur cent qui ne sont pas passées au numérique. Un élément très positif reste l’effort maximal du gouvernement, sous forme de PGE, de remises de charges en mode cybernétique, autrement dit avec un affinement des besoins au fur et à mesure. À telle enseigne que les dépôts de bilan ont été divisés par deux au cours du 2e trimestre, sans présumer de l’effet retard ! La transformation des PGE en quasi-fonds propres sur 7 à 10 ans sous la forme de prêts participatifs est une excellente formule. Il n’empêche que le plus dur est à venir dans un modèle économique changé où les commerçants qui ont su animer la communauté de leurs clients pendant le confinement les ont retrouvés à son issue. Notre campagne de soutien aux commerçants, « Se serrer les coudes », est allée dans ce sens.
Carole Couvert, vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese)
Qui ? Ancienne présidente confédérale du syndicat CFE-CGC (confédération de l’encadrement), elle assure aujourd’hui la vice-présidente du Cese, assemblée nationale de représentation socioprofessionnelle.
« Il faut que les mesures de soutien aux entreprises soient conditionnées au maintien de l’emploi »
Pour cette rentrée, il faudrait que l’on soit dans une logique d’anticipation, faire un retour d’expérience de la période, en tant que salarié.e, chef.fe d’entreprise ou fonctionnaire, sans langue de bois et en regardant ce que l’on doit améliorer. Il faut travailler sur la question du comment vivre avec un risque de pandémie chronique et comment l’anticiper pour qu’on ne soit plus dans l’attente permanente de nouvelles consignes. Ce qui mériterait une saisine officielle du gouvernement sur ce sujet, pour demander l’éclairage de l’ensemble de la société civile, représentée au Cese.
Relance équilibrée
Ce que j’attends, en tant que vice-présidente du Cese, c’est un plan de relance équilibré. Il faut que les mesures de soutien aux entreprises soient conditionnées au maintien de l’emploi, pour éviter les effets d’aubaine. Deuxièmement, il faut des mesures pour soutenir les ménages et inciter à la consommation. Il faut des annonces du côté de l’intéressement et de la participation, pour mobiliser les salarié.es et tirer tout le monde vers le haut.
Le troisième sujet important est le télétravail. Les salarié.s, les chef.fes d’entreprises et les indépendant.es n’auront pour la plupart pas eu le temps de repos et de recharge des batteries nécessaire. Ce qui m’amène à lancer une alerte sur les risques psychosociaux, à tous les degrés de l’entreprise. Le gouvernement doit engager un effort de dialogue et de pédagogie. Si j’ai un seul vœu à formuler, c’est celui-là.
François Asselin, président de la CPME
Qui ? Il préside la CPME depuis janvier 2015.
« La baisse annoncée des impôts de production s’avère fondamentale »
La France figure parmi les quatre pays européens les plus touchés par la crise avec la perte de 13,8 % de PIB annoncée par l’Insee. L’État français a réagi rapidement en mettant en place des dispositifs massifs de soutien afin d’aider les entreprises et les salarié.es durant cette période difficile. On peut ainsi citer le chômage partiel, les reports de charges sociales et fiscales, et le prêt garanti par l’État. Désormais, se pose la question du « mur de la dette » qui ne doit pas briser la spirale de reprise. Comment accompagner cette reprise afin d’inciter les entreprises à réinvestir et les Français.es à consommer ? Un des enjeux du plan de relance.
Accompagner les entreprises et insuffler la confiance
Redonner des perspectives aux entrepreneur.euses passe par des mesures de soutien au redémarrage économique mais également par un message optimiste, porteur d’espoir et de confiance. En ce sens, la baisse annoncée des impôts de production s’avère fondamentale. De quoi dégager des moyens et redonner un nouvel élan de compétitivité. Nous plaidons pour que l’on diminue en priorité la fiscalité locale qui concerne toutes les entreprises. L’emploi des jeunes doit également constituer une priorité. Nous n’avons pas le droit de sacrifier une génération.
Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises
Qui ? Directeur des achats (Exxon Mobil, Cegelec, SNCF) il est nommé médiateur des entreprises le 14 janvier 2016.
« Tout est affaire de psychologie : l’entreprise ne doit pas se replier »
Les entreprises ne vont pas si mal. Mon optimisme naturel n’est pas seul en cause : je constate que les mesures gouvernementales ont évité – ou repoussé – des faillites dont le nombre est inférieur à ce que l’on constate ordinairement. Certes, des secteurs connaissent de grandes difficultés, et le gouvernement y a mobilisé beaucoup d’argent, comme dans l’aéronautique. Mais même les activités de tourisme, en France, auront passé un assez bon été. L’automobile a renoué avec les ventes.
Je ne me fais pas d’illusion : demain sera terrible. Mais tout est affaire de moral, de psychologie. Si le.la dirigeant.e se replie sur un pessimisme de prudence, si les commandes sont décalées « en attendant », l’économie se bloquera. Si l’on croit en de bonnes chances de « passer », l’économie tout entière tiendra le coup dans une année difficile.
On m’a davantage « saisi » : c’est bon signe
J’ai répété inlassablement que les entreprises doivent payer rapidement leurs factures et même débloquer des avances. L’explosion des demandes de médiation dont j’ai été saisi est un signal plutôt sain : j’y vois la volonté de ne pas se bloquer et d’éviter de s’en tenir à des rapports de force et le recours aux tribunaux : de plus en plus, les dirigeant.es acquièrent le réflexe du dialogue et de la médiation : il faut que l’on se parle.
Au fond, je vous redis ce que j’ai eu l’occasion de répéter sur nombre de plateaux de télévision : la pire crise que l’on ait connue se révèle moins grave qu’attendu.
Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic
Qui ? Cheffe d’entreprise et porte-parole d’un patronat éclairé, elle préside Ethic depuis 1995 où elle crée la Fête des entreprises sur le thème « J’aime ma boîte ».
« Il faudrait que cette crise soit une leçon et serve de rebond »
Je suis assez ambivalente. D’une part je suis bluffée et admiratrice de la capacité de réaction des entrepreneurs, qui se sont mis à fabriquer autre chose, à devenir plus écolos, à protéger les salariés. Nous avons été des entrepreneurs entreprenants. Mais d’autre part, je suis pessimiste parce que malgré les nombreux plans de relance annoncés, je ne sais pas où ça va aller. On a fait des actes certains, repoussé des charges, mais je me demande même si l’on n’est pas allé trop loin. Notamment sur le chômage partiel. Je me dois de dire la vérité, je pense qu’il y a eu des abus. Il faut dire stop au télétravail. C’est dur pour les managers, pour le respect de la vie privée et c’est préjudiciable pour un dynamisme qui se perd. Toute cette générosité, nous la paieront de toute façon, l’État n’est pas un puits sans fond et les entreprises sont les seules sources de revenus des finances publiques.
Faire confiance aux entreprises
Je pense que la solution viendra des entreprises et que le gouvernement devrait plutôt prendre exemple sur nous et nous consulter. Je ne jette pas la pierre au gouvernement, qui a été généreux. Mais ces aides ont révélé un dysfonctionnement de la technostructure administrative. C’est un examen de conscience de toute l’administration qui doit se faire. Il faudrait que cette crise soit une leçon et serve de rebond.
Émeric Oudin, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD)
Qui ? Il est à la tête d’une PME de 17 salariés, Axe Environnement, de Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, solutions techniques aux agriculteurs, dispositifs de protection de la santé, traitement des eaux usées. CA de 6 millions, interventions dans toute la France. Il a été porté à la présidence du CJD le 1er juillet 2020.
« Les entreprises au management déjà agile seront les gagnantes
de la crise »
Prendre le pouls des entreprises, mais lesquelles ? Je fuis les généralités. Je vois des enseignes qui vont bien, d’autres beaucoup moins. Il va de soi que la restauration et les établissements de nuit souffrent beaucoup. Mais là aussi, je constate des situations hétérogènes entre des entités à la trésorerie sainement gérée, capables de faire face, et d’autres sans tréso ou en phase d’investissement, en grande difficulté. Au CJD, nous travaillons beaucoup avec de jeunes dirigeants qui ne s’en sortent pas si mal, des avocats aux commerçants, dès lors que leur management s’est déjà projeté dans le coup d’après grâce à leur mode agile. Il est patent que des entreprises déjà engagées dans une démarche RSE ont su saisir les opportunités des besoins nouveaux. Je pense à cette entreprise des Ardennes de réparation de machines industrielles productrice de masques ou à ce vendeur de photocopieurs qui distribue des écrans de plexiglas et qui a sauvé son CA.
J’en tire l’enseignement que seul un management qui aura d’emblée placé l’individu au centre de l’entreprise sortira gagnant de l’épreuve. Un exemple personnel par la force des choses. Le 13 mars, je décide d’un chômage partiel. Mais le 14, mes clients sont tous là. J’appelle mes collaborateur.trices. Le lendemain, ils.elles reviennent tous et toutes, trouvent des solutions pour la garde des enfants…
Les acheteurs doivent jouer la carte France
Un des grands combats que je mène au CJD est de faire comprendre aux acheteurs publics qu’ils doivent se positionner non pas en fonction du mieux-disant, mais en respectant l’externalité positive qui veut que des masques produits en France coûtent 40 centimes contre 20 en Turquie. Un hôpital, une collectivité doit prendre la responsabilité de son achat. De même, les entreprises n’accueilleront des jeunes en apprentissage que s’ils disposent des outils pour le faire. L’État en porte la responsabilité comme il a assuré avec efficacité la distribution des PGE via les banques. Au global, tous les entrepreneurs doivent donner du sens à leur activité en prenant en compte l’environnement. Un avionneur ne doit plus projeter son business vers les mêmes avions. Les jeunes dirigeants restent ouverts sur leurs modèles économiques à adapter et les opportunités qui se présentent.
Isabelle Saladin, présidente des Rebondisseurs français et entrepreneure
Qui ? Cette « rebondisseuse » invétérée est présidente d’I&S Adviser, accompagnement des chefs d’entreprise. Elle a cocréé les Rebondisseurs français, « club » qui réunit des créateurs d’entreprises aux parcours riches et mouvementés.
« La crise est un révélateur du leadership des dirigeant.es face
au mur »
Nous sommes tous et toutes dans le brouillard. Au sens propre : impossible de voir au-delà de deux semaines. Dans un contexte où s’accumulent les plans sociaux – 275 en 5 mois –, il faut gérer le retour au travail des équipes en respectant de nouvelles normes, du reste déjà mises en place. Mais il s’agit d’une pression logistique à nulle autre pareille.
Il existe un paradoxe : nous chef.fes de PME ne lâchons rien, alors même que tout nous lâche. La crise est un révélateur du leadership du.de la dirigeant.e face au mur. Le salut passe par une transformation du mode de consommation, notre capacité par exemple à passer du btob au btoc, avec la perspective d’une numérisation à marche forcée, justement un domaine où la plupart des PME accusent un retard certain.
Les deux semaines à venir seront primordiales sur fond de plan de relance décalé. Les aides par la dette – les PGE – ne seront efficaces que si la confiance des consommateurs est au rendez-vous. Pour l’heure, les annonces mirobolantes à coups de milliards ne signifient plus rien pour les chef.fes d’entreprise : des matelas financiers sont vains quand les entreprises, pour résister, doivent créer de la valeur. L’important est d’avoir lancé nos transformations internes et externes avant le 30 septembre, sur fond d’un poste supplémentaire de dépenses dans un monde sans relance. Équation complexe. Un autre facteur anxiogène s’ajoute, l’angoisse de la rentrée scolaire. Pourtant, au final, ce pays peut compter sur les PME.
Olivier de la Chevasnerie, président de Réseau Entreprendre
Qui ? ODLC arrive à la tête de Réseau Entreprendre en 2018 pour coordonner 14 000 chef.fes d’entreprise bénévoles. En parallèle, le Nantais dirige la société Sygmatel.
« L’État a assumé son rôle de protecteur et de régulateur avec efficacité »
L’ampleur inédite de cette crise met en exergue des points essentiels : circuits courts, modes collaboratifs, réindustrialisation, télétravail et nouveaux modes de collaboration, mais aussi réinstauration du lien social, en plaçant l’humain au cœur de nos priorités. Par exemple, nous avons constaté à quel point, au plus fort de la crise sanitaire, les entrepreneur.euses se sont préoccupé.es avant tout de la santé de leurs collaborateur.rices.
Une capacité d’adaptation des entrepreneur.euses… facilitée par l’aide de l’État
Un sondage que nous avons mené avant l’été nous rend optimistes pour cette rentrée : nos entrepreneur.euses demeurent au rendez-vous pour construire des projets de proximité et développer davantage l’économie solidaire et circulaire. Les chef.fes d’entreprise ont su se réinventer avec souplesse et rapidité dans ce contexte. La plupart d’entre eux.elles ont déjà pris des chemins de traverse pour résister au choc. D’ailleurs, l’accompagnement de pair à pair dont ils.elles bénéficient au sein de Réseau Entreprendre leur a permis ces prises de décisions inédites pour la survie de leur entreprise. Bien entendu, les mesures simples, rapides et efficaces mises en place par l’État facilitent cette reprise. Il a assumé son rôle de protecteur et de régulateur avec efficacité. Nous espérons qu’il poursuive son action dans les prochains mois et travaille à restaurer la confiance, ce qui s’avère primordial pour la relance.
Dominique Restino, président CCI Paris et fondateur de Moovjee
Qui ? Diplômé d’HEC et ancien président de l’Agence pour la création d’entreprise (APCE-AFE), il crée Moovjee en 2009 (Mouvement pour les jeunes et étudiants entrepreneurs).
« Il faut réalimenter la machine de l’investissement et de la consommation »
Ces derniers mois, je pense que l’État a eu l’audace de bien réagir. Tout ce qui a été mis en place, c’était très bien : les PGE, les reports de charges… Il a fallu mettre en place des ajustements au fur et à mesure et les organisations de chefs d’entreprise que nous sommes font régulièrement remonter les dysfonctionnements de ce qui était mis en place. On a repoussé des situations dramatiques et certains secteurs exigent encore un très fort soutien du gouvernement, comme le tourisme et l’hôtellerie-restauration.
L’entrepreneuriat, une solution parmi d’autres
Un secteur que je connais particulièrement bien est celui du recrutement. Il va déjà très mal et va aller très mal. Pour les secteurs d’intégration dans l’emploi, l’évolution sera très lente. Malgré tout il ne faut pas qu’on tombe dans le pessimisme ni dans l’optimisme béat qui consisterait à dire qu’il n’y a pas de problème. Je pensais déjà avant la crise qu’il faut encourager l’entrepreneuriat et notamment celui des jeunes, je ne vais pas changer d’avis. C’est une solution pour la relance, mais tout le monde ne veut pas créer une entreprise. Il faut que nous puissions réalimenter la machine de l’investissement et de la consommation, sans quoi ce sont des pans entiers d’activité qui s’arrêtent.
Hind Elidrissi, porte-parole du syndicat Indépendants.co
Qui ? Co-fondatrice du syndicat Indépendants.co lancé en février 2020. Elle dirige aussi Wemind, une mutuelle pour indépendant.es.
« Les projets qui naissent en période de crise s’illustrent le plus souvent comme les plus solides et prometteurs »
Je suis optimiste pour les indépendant.es qui ont fait preuve de résilience tout au long de la crise. Ils.elles témoignent d’un état d’esprit de rebond, je ne suis pas inquiète sur le moral des indépendant.es. En revanche, l’État doit les aider à franchir ce cap. Certes, un dispositif « fonds de solidarité » a été créé pour tous les indépendant.es pendant les quatre premiers mois de crise, puis, pour des raisons budgétaires, environ deux millions d’entre eux.elles se retrouvent aujourd’hui exclu.es des aides du gouvernement. Ils.elles ne se révèlent pas responsables de la crise. Je crois alors qu’il serait profondément injuste de laisser de côté un grand nombre de gens qui, pour certain.es, ont perdu toute source de revenus du jour au lendemain.
Le moment opportun pour se lancer
Pour la rentrée, je suis convaincue d’un essor de créations d’entreprises. Les gens doivent y aller, il ne faut pas hésiter d’autant plus que créer son statut d’auto-entrepreneur.euse s’avère gratuit. Enfin, je souhaite rappeler que les projets qui naissent en période de crise s’illustrent le plus souvent comme les plus solides et prometteurs.
Patrick Levy Waitz, président de la Fondation Travailler autrement,
Qui ? Président d’ITG (portage salarial) et vice-président du syndicat des Professionnels de l’emploi en portage salarial (Peps), il est à l’origine de la Fondation Travailler autrement, think tank sur le travail et le coworking.
« L’avenir sera difficile, il ne sera pas négatif »
La France fait face à une crise sans précédent. Le taux de chômage va augmenter, les jeunes ont des difficultés à être recrutés, la consommation et les investissements sont en berne… Malgré tout, il faut noter que la France a montré une incroyable capacité d’adaptation et de réactivité. Le télétravail, la simplification des démarches administratives des entreprises, la relocalisation de la production, sont autant de pistes d’innovations que la France a su saisir. Si l’avenir se révèle difficile, il ne sera pas négatif.
Trois priorités
Il faut rester résolument optimiste, creuset des meilleures initiatives. Les priorités sont multiples, mais si je devais en retenir trois, il s’agirait d’abord de résoudre la fracture numérique. Trop de citoyens ont pâti de lacunes dans ce domaine et il est désormais patent que le numérique est une des pierres angulaires du fonctionnement de notre société. La deuxième priorité est la « démétropolisation », avec une réduction de l’échelle de production. Les villes ne sont plus l’alpha et l’oméga pour vivre et travailler. Enfin, la formation devra se réinventer en redonnant au « faire » ses lettres de noblesse. Apprendre en faisant, faire en apprenant…
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