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Il est temps de promouvoir les traitements autant que la prévention.
Alors qu’une pluie de vaccins facturés des milliards vont déferler sur la planète, parce qu’ils sont considérés comme le salut face à un virus qui vit sa vie et se moque de la nôtre, quand le doute plane chez des millions de vaccinables, pas seulement français, l’opération seringue miracle semble capable du pire comme du meilleur.
Le meilleur, bien sûr, si ces vaccins formulés en un temps record se révèlent efficaces sans effet secondaire marqué et si les Français·es se résolvent à se laisser piquer.
Beaucoup de « si ».
Le si de la volonté vaccinale : un·e Français·e sur trois – d’autres sondages font état d’un·e sur deux – se défient de la fiabilité des nouveaux vaccins en général et de ces cocktails anti-covid en particulier. J’interroge une infirmière de mon entourage dont la réponse immédiate me scotche : « Surtout, ne vous faites pas vacciner, je n’ai aucune confiance dans ce vaccin prématuré à base d’ARN et mes collègues partagent cet avis. » J’ai bien conscience que dans un autre centre de soins, d’autres soignants seront d’un avis contraire. Mais la « certitude » de mon interlocutrice laisse augurer d’un front du refus significatif, y compris parmi les soignants·es.
Même si nous sommes les plus arc-boutés contre le principe même du vaccin (sondage Wellcom/Gallup), d’autres pays parmi les 144 interrogés se souviennent des échecs retentissants – les vaccins contaminés, les échecs massifs comme, en 1967, les ravages de la rougeole au Ghana pourtant vacciné à 96 % et d’autres épisodes peu concluants. Dont le Gabon, le Togo, ce que l’on sait moins la Russie (alors que les reportages télé français multiplient les témoignages de Russes qui jurent avoir confiance en la clairvoyance de leurs dirigeants) et… les Suisses pourtant réputés pour leur orthodoxie sanitaire (et peut-être pour cette raison même).
Le si de nos décideurs eux-mêmes ! Entendre M. Vaccin, le professeur Alain Fischer, multiplier de façon inattendue les mises en garde négatives lors de sa première exhortation provaccin (« Nous ne disposons que de communiqués de presse des laboratoires », « La solution prendra du temps », « Il faudra probablement plusieurs mois pour avoir ce dernier type d’information qui aura un impact sur les politiques de vaccination »…) induit une réaction anxiogène. Même si le prudent professeur a simplement fait preuve d’une honnêteté intellectuelle tout à son honneur, il a simplement confirmé les craintes de mon infirmière dubitative. Et ce n’est pas le Président lui-même, au micro de brut, qui aura effacé l’effet Fischer : « Parce que d’abord, il faut être toujours très honnête et très transparent : on ne sait pas tout sur le virus. À chaque étape, on dira tout ce qu’on sait sur l’efficacité. Là, on a des premiers chiffres qui viennent des autorités de santé et des labos, mais donc on doit savoir. À chaque fois, il y a un bilan coûts/avantages de la vaccination. » En choisissant, pour les Français·es, la non-obligation vaccinale, Emmanuel Macron avoue, tout comme M. Vaccin, qu’il ne s’agit pour l’heure que de confiance sans visibilité.
L’autre stratégie de soins consiste à soigner les malades dont le nombre décroît sans doute pour des raisons liées au cycle du virus. Comme par hasard, on commence enfin à entendre sur les ondes de Radio France la voix d’une chercheuse désormais familière à notre lectorat, Odile Duvaux, CEO de la biotech nantaise Xenothera. Depuis des mois, je tente d’attirer l’attention sur cette petite
entreprise courageuse qui développe depuis des années des anticorps très efficaces contre le virus même. Cette fois, plus question d’inoculer de l’ARN messager tant décrié par certains virologues à des individus sains, mais bien de détruire le virus présent chez les contaminé·es. À force de délais et d’atermoiement, on a freiné la mise en œuvre d’un traitement qui depuis belle lurette a établi la preuve de son efficacité. Or, dans la phase décroissante de l’épidémie, l’administrer aux malades même vulnérables constitue une chance 100 % française de réduire significativement les cas covid.
Puisse M. Macron nommer un M. ou une Mme Attaque directe : c’est peut-être là que se joue une victoire que les vaccins ne sont pas même sûrs de remporter.
Olivier Magnan
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